Rapports de Human Rights Watch

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Abus commis par les membres des milices Janjaweed Soudanaises et ceux des milices Tchadiennes

S’il y a eu de nombreuses attaques transfrontalières de petite ampleur lancées par les milices Janjaweed soudanaises depuis 2004, la détérioration des relations entre le Tchad et le Soudan depuis la fin 2005 a eu de graves implications pour les civils tchadiens vivant le long de la frontière avec le Darfour et dans ses environs.

Comme nous l’avons déjà fait remarquer76, suite à l’attaque RDL sur Adré le 18 décembre 2005, l’armée tchadienne a redéployé ses garnisons frontalières sur Adré et Abéché, une stratégie qui a permis de sécuriser la route de N’djamena mais a laissé de vastes portions de la frontière entre le Tchad et le Soudan sans défense, avec des résultats désastreux pour les civils des zones rurales du Sud-Est.77 L’armée tchadienne a redistribué des unités à l’Est à plusieurs reprises depuis lors, déployant des soldats sur les garnisons frontalières puis les retirant, sans diminution notable du nombre des attaques transfrontalières. De nouveaux engagements visant à déployer 200 soldats de N’djamena vers trois points le long de la frontière n’avaient pas été tenus à la date de rédaction de ce document.78

La recherche de Human Rights Watch dans l’Est du Tchad en mai 2006 a révélé une évolution dans le schéma des attaques lancées contre les civils depuis janvier et février 2006. Cette situation suscite de graves inquiétudes sur le potentiel de violence inter-ethnique ou communautaire dans l’Est du Tchad. Alors que les attaques Janjaweed antérieures impliquaient de petits groupes armés pénétrant de quelques kilomètres à l’intérieur du Tchad puis se retirant derrière la frontière, généralement dans le but de voler du bétail et de piller, les attaques Janjaweed plus récentes ont impliqué davantage de combattants, s’enfonçant plus profondément au Tchad, certains rentrant ensuite au Soudan et d’autres restant apparemment au Tchad pendant plusieurs semaines.79

Les attaques comportent un autre élément nouveau : les milices soudanaises ont formé des alliances avec des groupes ethniques tchadiens et certaines attaques sont menées conjointement. En plus de la volonté de se livrer à des pillages, certaines attaques pourraient avoir des motivations politiques liées aux affaires tchadiennes internes, notamment les tentatives de renversement des rebelles tchadiens du Président Déby.80

Récemment encore, en dépit de la polarisation ethnique croissante chez nombre de leurs frères ethniques de l’autre côté de la frontière, la fréquence des incidents violents intercommunautaires parmi les Tchadiens dans l’Est du Tchad a été relativement faible. Des exemples de violence entre Arabes tchadiens et communautés masalit ont été enregistrés autour d’Adré81 mais ceux-ci étaient généralement liés à des individus ayant forgé des alliances transfrontalières soit avec les rebelles du Darfour, soit avec les milices Janjaweed soudanaises et les autorités tchadiennes sont rapidement intervenues pour limiter leurs effets. Pour la majeure partie, les autorités tchadiennes et les responsables tribaux des différents groupes ethniques dans l’Est du Tchad ont continué à vivre dans les mêmes villages ou les mêmes environs.82

Cependant, le manque complet de sécurité dans le Sud-Est du Tchad semble entrecouper les tensions ethniques croissantes et la pression sur les communautés rurales pour qu’elles s’alignent avec les différents groupes armés opérant dans la région, que ce soit pour des raisons politiques ou économiques. Les travailleurs humanitaires dans l’Est du Tchad sont tombés d’accord sur le chiffre de 50 000 civils dans la zone de Goz Beida, déplacés par les attaques contre les communautés tchadiennes depuis le début de l’année.83

Si les détails sont encore mal connus, une enquête préliminaire suggère qu’avant octobre 2005, des tribus très diverses dans l’Est du Tchad se sont regroupées en un réseau d’autodéfense pour résister aux incursions Janjaweed.84 Depuis octobre cependant,85 il semble que certains groupes arabes tchadiens aient été impliqués dans les atrocités Janjaweed commises au Tchad. Des témoignages en provenance de l’extrême est de Dar Sila, de villages comme Mongororo, à trois kilomètres du Soudan et de Daguessa, à dix kilomètres du Soudan, donnent une idée des raisons de l’émergence de ces nouvelles alliances. Les responsables villageois rapportent avoir été approchés par des « émissaires » Janjaweed, fin 2005, avec des promesses d’immunité contre les attaques en échange d’un paiement par tête d’habitant sous la forme de liquidités et de bétail. Ces responsables affirment que ces « dus » paieraient l’adhésion à « l’Union arabe », wihida Arabia, à condition que les membres de ce mouvement se livrent à des raids et des pillages aux côtés des Janjaweed.86

De nombreux entretiens dans l’Est du Tchad font clairement apparaître que des tribus non-arabes, dont les Ouaddaï,87 les Mimi et les Tama ont formé une sorte d’alliance, qu’elle soit formelle ou informelle, avec des tribus arabes tchadiennes et soudanaises. Tout comme les Arabes sont effectivement protégés contre les attaques Janjaweed, les Mimi, les Ouaddaï et les Tama, récemment installés dans le département de Dar Sila,88 seraient également protégés contre de telles attaques. Des tribus non-arabes comme les Dajo et les Masalit, dont les cousins ont été pris pour cibles par les Janjaweed au Soudan, accusent les Mimi, les Ouaddaï et les Tama de complicité dans les attaques Janjaweed, leur reprochant d’aider les Janjaweed à localiser des concentrations de bétail appartenant aux Dajo et Masalit  afin de s’en emparer.

Le chef arabe de Mamri, un village (farik) au nord de DogDoré, 150 kilomètres à l’est de Goz Beida, a confirmé qu’une alliance entre tribus arabes et non arabes comme les Mimi et les Ouaddaï existe bel et bien mais il a expliqué qu’elle était motivée par la nécessité de se protéger contre une agression territoriale de la part des tribus Dajo et Masalit, majoritaires dans la région, alliées entre elles dans un effort pour repousser les Arabes, ainsi que les arrivants les plus récents comme les Mimi et les Ouaddaï, hors du Tchad et vers le Soudan.89 Des entretiens avec des responsables arabes tchadiens90 ont révélé des inquiétudes très partagées sur le fait qu’une hostilité raciale pourrait conduire à de violentes représailles contre les Arabes dans l’Est du Tchad. Ces préoccupations sont apparues totalement justifiées lorsque trois villageois arabes ont été sévèrement battus, l’un d’eux devant être hospitalisé, suite à une dispute avec des réfugiés soudanais aux abords du camp de Djabel, le 16 mai.91

Selon le chef ouaddaï de Hille Adjin, à trente-cinq kilomètres à l’ouest de la frontière avec le Soudan, la crise du Darfour a également eu des effets négatifs sur les communautés arabes tchadiennes, uniformément perçues comme étant Janjaweed. Il a déclaré à Human Rights Watch :

Je vis ici depuis 22 ans et je n’ai jamais eu de problème avec les Sinyar [une tribu locale africaine] mais maintenant ils voient que je suis ouaddaï et maintenant, ça veut dire que je suis arabe et alors ça veut dire que tous les Arabes sont des Janjaweed. On appartient à l’Islam. C’est suffisant.92

Les changements rapides qui se produisent dans les dynamiques ethniques pourraient expliquer les récits de victimes de plus en plus nombreux faisant état de violence dans l’Est du Tchad commise par des assaillants tchadiens ou même par des personnes connues comme étant des voisins. Un Dajo présent lorsque des Janjaweed ont attaqué son village en avril a affirmé à Human Rights Watch qu’il connaissait ses assaillants :

Les gens qui nous ont attaqués sont nos frères, nos voisins. Nos propres amis. Les Janjaweed les ont transformés et maintenant, ils nous attaquent.93

Les efforts du gouvernement tchadien pour renforcer les défenses frontalières en distribuant des armes aux groupes villageois d’autodéfense pourraient également être responsables des tensions accrues parmi les communautés tchadiennes.94 De telles distributions se seraient produites à N’djamena et dans la ville de Guereda, à l’Est avant et pendant les attaques du 13 avril, lorsque les citoyens zaghawa ont été armés par le gouvernement.95 L’armée tchadienne aurait également armé et organisé des volontaires des villages au sud de Bahr Azoum, près de la frontière avec la République centrafricaine, une zone d’intense activité Janjaweed.96

La violence était si intense dans le Sud-Est du Tchad, près de la frontière avec la République centrafricaine que plus de 10 000 personnes ont cherché refuge à Um Dukhun, dans l’Ouest du Darfour, entre la mi-mai et la mi-juin 2006. Selon l’agence internationale d’aide humanitaire, Médecins sans Frontières (MSF), les réfugiés ont rapporté que leurs villages au Tchad  avaient été attaqués, souvent en plein jour, leurs animaux pillés tout comme leurs réserves de nourriture, leur argent et même leurs vêtements. L’équipe MSF à Um Dukhun a traité plus de 20 personnes pour des blessures résultant d’actes violents, dont des plaies causées par des balles, des haches et des épées.97

Le massacre de Djawara les 12 et 13 avril 2006

Une attaque majeure contre les civils a eu lieu dans l’Est du Tchad le 13 avril, alors que les rebelles FUCD avançaient en masse vers N’djamena. Les milices soudanaises Janjaweed et les villageois tchadiens sur place ont attaqué un ensemble de villages tchadiens, tous habités par des membres du groupe ethnique Dajo, dans le département de Dar Sila. La violence s’est concentrée sur le village de Djawara, à environ soixante-dix kilomètres à l’ouest de la frontière avec le Soudan. Soixante-quinze personnes auraient été tuées en l’espace de quelques heures seulement.

De nombreux survivants ont décrit des villageois sans armes, rassemblés et abattus ou mutilés à mort par les machettes de miliciens portant les uniformes bleus ou verts de l’armée soudanaise et des turbans et de civils tchadiens portant des boubous blancs (un vêtement traditionnel composé d’une longue tunique et d’un pantalon) et des turbans. Au même moment, entre le 12 et le 13 avril, les milices Janjaweed auraient tué 43 autres personnes dans trois villages des environs de Djawara : Gimeze, Singatao et Korkosanyo.98

Un villageois de 48 ans originaire de Djawara a évoqué l’ampleur de la violence :

J’ai pris la fuite mais j’ai été rattrapé avec les autres par un groupe de Janjaweed à 500 mètres du village. Ils m’ont pris mon hijab [une amulette en cuir ou talisman remplie de versets du Coran]. On a été cerné par les Janjaweed, plus de 50 je pense, peut-être 100.  Ils ont essayé de nous tuer avec des machettes et des couteaux. J’ai été touché à la tête. A un certain moment, les Janjaweed ont décidé de nous achever et ils ont demandé à quelqu’un du groupe de nous tirer dessus. Le gars a pris sa Kalachnikov et a tiré. Tout le monde est tombé à terre. J’ai senti que j’avais été touché au bras et je suis tombé.99

Un groupe d’hommes chargés d’enterrer les victimes est retourné à Djawara le 23 avril mais ils ont essuyé des coups de feu tirés par des assaillants inconnus avant de pouvoir achever la mise en terre des morts.100 Lorsque les chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus dans le village de Djawara en mai, ils ont trouvé plus d’une douzaine de flaques de sang sec tachant le sol dans un bosquet d’arbres et de buissons, à environ 500 mètres à l’ouest du village. L’endroit était jonché de douilles, de magasins de balles, de vêtements et d’amulettes fréquemment portées pour se protéger contre les balles. Des villageois sur place ont montré à Human Rights Watch six tombes proches dans lesquelles ils ont affirmé avoir enterré un total de 25 personnes. 12 corps supplémentaires ont été traînés dans un fossé et partiellement recouverts de nattes. Un corps en décomposition a été trouvé au pied d’un arbre tout proche. 37 autres personnes auraient été tuées ailleurs dans le village.

Toutes les victimes de Djawara étaient des hommes et les flèches trouvées parmi les douilles jonchant le sol de Djawara suggèrent que les villageois ont livré combat contre leurs assaillants avec de simples armes. Des membres du groupe d’autodéfense du village de Djawara ont confirmé qu’ils avaient répliqué lorsque leur village a été attaqué, essentiellement avec des arcs, des flèches et des machettes, même si quelques uns disposaient d’armes automatiques. Après une brève escarmouche, les défenses du village sont tombées et les villageois ont été abattus ou mutilés à mort.101

Un Dajo de 29 ans, de Djawara a reçu une balle dans le pied le 13 avril. Soigné à l’hôpital de Goz Beida, il a déclaré :

La première fois qu’ils nous ont attaqués, ils ont pris tout notre bétail, la fois suivante, ils sont venus juste pour nous tuer. Il n’y avait plus de bétail à voler.102

Si l’on présume généralement que le vol de cheptel est la raison première des raids des milices au Tchad, le massacre de Djawara pourrait être un acte de vengeance contre les actions du groupe villageois d’autodéfense ou contre des incidents antérieurs au cours desquels des habitants Dajo auraient passé la frontière pour récupérer du bétail volé et auraient tué un Arabe tchadien.103

Un Dajo de soixante ans de Gimeze a assisté aux attaques des 12 et 13 avril. Il a déclaré :

Tout a commencé quelques jours plus tôt lorsqu’un groupe de Janjaweed est venu dans les environs de Djawara et a volé huit cents vaches. Les villageois les ont poursuivis et ont repris la moitié des bêtes. De nombreux Janjaweed se sont regroupés et ont de nouveau frappé une semaine plus tard. Il y a un camp Janjaweed près de Singatao, à Djambarial, un village arabe. Les Janjaweed soudanais sont en bons termes avec les Arabes et peuvent les mobiliser facilement.104

L’attaque n’était pas totalement imprévisible et pourrait avoir été liée aux derniers développements politiques. Les habitants de Djawara ont été avertis que l’attaque était imminente et ils ont pu faire sortir les femmes et les enfants des environs. Un habitant de Djawara ayant survécu à l’attaque a affirmé à Human Rights Watch que l’avertissement avait été donné par une jeune femme arabe tchadienne qui avait rendu visite au village cinq jours avant l’attaque et avait affirmé aux villageois « vous appartenez au parti d’Idriss Déby et vous verrez bien ce qui vous arrivera l’année suivante. »105

D’autres survivants interrogés ont également mentionné une alliance entre les Janjaweed soudanais et les villageois tchadiens et ont mis en avant la dimension politique des attaques. Un Dajo âgé de 48 ans a déclaré que « les Janjaweed soudanais ont dit qu’ils allaient protéger ceux qui signaient un accord avec eux … Ceux qui ont refusé de signer sont les gens du [SLA]. Ceux qui ont signé sont les gens de Mahamat Nour. »106

Quels que soient ses motifs, l’attaque de Djawara semble avoir été le pire incident enregistré à ce jour mais il pourrait ne représenter que le sommet de l’iceberg. Pour des raisons de sécurité, Human Rights Watch n’a pas pu étudier pleinement les autres attaques dans les environs de Djawara, encore moins plus au Sud le long de la frontière. Entre le 8 et le 13 avril cependant, des attaques ont été enregistrées contre au moins douze autres villages dajo de Dar Sila.

Le 16 juin, Médecins sans Frontières a rapporté que plus de 10 000 personnes avaient fui les attaques au Sud-Est du Tchad en mai et étaient entrées au Darfour. Les réfugiés ont décrit des passages à tabac très répandus et d’autres abus dont des pillages systématiques, par des miliciens non identifiés.107 Le fait que ces personnes aient cherché refuge au Darfour où des atrocités ont été commises sur une grande échelle, suggère combien les gens sont profondément désespérés quant à la sécurité dans ces régions.

Escalade des tensions ? L’attaque contre Koukou-Angarana

Des attaques de plus en plus nombreuses près des camps de réfugiés ont également fait craindre que la population réfugiée soit la prochaine cible des attaques des milices ou qu’elle soit de plus en plus impliquée dans des actions défensives. Les récents évènements à Koukou-Angarana, une ville adjacente au camp de réfugiés de Goz Amer, ont souligné le risque d’implication des réfugiés dans cette escalade des tensions.

L’attaque lancée le 1er mai par 150 miliciens soudanais contre Dalola, une ville dajo à 80 kilomètres de la frontière soudanaise, juste à l’ouest de Koukou-Angarana a fait quatre morts et six blessés. 1000 têtes de bétail ont également été volées.

Le village de Koukou-Angarana lui-même a été attaqué le 16 mai par une milice Janjaweed. Deux villageois ont été tués, cinq blessés et 1 200 vaches ont été volées puis récupérées par la suite. Un milicien Janjaweed a été tué et deux autres auraient été faits prisonniers juste après l’attaque.108 Human Rights Watch a obtenu des copies des documents apparemment trouvés sur les miliciens indiquant qu’ils appartenaient à différentes forces de police ou forces paramilitaires soudanaises connues pour leur nombre de membres Janjaweed, notamment les Gardes frontaliers en charge du renseignement et la police. Le Sultan de Goz Beida a affirmé que les Janjaweed avaient reçu l’aide de Tchadiens sur place avant et pendant l’attaque.109 Cependant, les gendarmes tchadiens démentent fermement cette affirmation.110

Des responsables du HCR étaient très préoccupés par les attaques Janjaweed contre Koukou-Angarana, craignant que le camp de réfugiés de Goz Amer, adjacent à Koukou-Angarana soit la prochaine cible des attaques. Les réfugiés de Goz Amer ont quitté en masse le camp le 16 mai, armés d’arcs, de flèches et de lances pour rejoindre la bataille contre les Janjaweed. Si Goz Amer est l’un des camps du Tchad le plus hétérogène ethniquement (60% Masalit, 30% Fur, 5% Dajo, 5% autres), les preuves disponibles indiquent que les récents raids obéissent à des motivations commerciales plus qu’à des inimitiés ethniques.

 





[76] “Darfur Bleeds: Recent Cross-Border Violence in Chad,” A Human Rights Watch Briefing Paper..

[77] A la date de février 2006, les garnisons de l’armée tchadienne à Modoyna, Koumou, Koloy, Adé, Aourado, Borota et Goungour étaient vides.  Human Rights Watch, communication confidentielle. Voir également “Darfur Bleeds”.

[78] Les 200 soldats devaient apparemment être répartis entre Goz Beida, Koukou-Angarana et Borota. Entretien conduit par Human Rights Watch avec un responsable des Nations unies, Tchad, 22 mai 2006.

[79] Certains affirment que des miliciens arabes s’installent dans des villages à 20 kilomètres au nord-est de DogDore, entre Koukou-Angarana et la frontière soudanaise et au nord de la frontière avec la République centrafricaine mais Human Rights Watch n’a pu vérifier cette affirmation. Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, mai 2006.

[80] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Goz Amir, Tchad, 11 mai 2006.

[81] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Adré et Farchana, Tchad, février 2004.

[82] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, janvier-juin 2006.

[83] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, 28 et 29 avril 2006.

[84] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, avril-mai 2006.

[85] La politique de soutien accru au gouvernement soudanais par les groupes rebelles tchadiens dans l’Ouest du Darfour semble dater de cette période. Le calendrier de la rupture de l’alliance inter-tchadienne antérieure et l’émergence de la nouvelle alliance pendant cette période ne sont très probablement pas une coïncidence.

[86] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, 11-13 mai 2006.

[87] Le terme Ouaddaïen est utilisé pour décrire tous les peuples vivant dans la région administrative de Ouaddaï, en particulier quand il est utilisé dans la partie occidentale du Tchad. Toutefois, il existe une tribu Ouaddaï « spécifique », de Dar Ouaddaï, la terre des « authentiques » Ouaddaïens qui sont les Maba. Voir Albert Le Rouvreur , “Sahéliens et Sahariens du Tchad,” 1962.

[88] Les Mimi et les Ouaddaï ont immigré à Dar Sila entre 1979 et 1985 après une sécheresse dans la province d’Abéché.

[89] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, mai 2006.

[90] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des responsables tribaux arabes, Est du Tchad, mai 2006.

[91] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des responsables traditionnels tchadiens, Goz Beida, Tchad, 16 mai 2006. Le Sultan de Goz Beida a convoqué ensemble tous les chefs de blocs du camp de Djabel, le 16 mai, pour leur faire savoir que des attaques contre des civils tchadiens – de quelque ethnie que ce soit – ne seraient pas tolérées.

[92] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, mai 2006.

[93] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un réfugié, Goz Beida, Tchad, 6 mai 2006.

[94] Communications électroniques confidentielles adressées à Human Rights Watch, mai et juin 2006.

[95] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, avril 2006.

[96] Human Rights Watch n’a pas été en mesure de vérifier ces dires mais toute démarche pour armer les populations civiles sur une base ethnique est particulièrement préoccupante. Communication confidentielle, Human Rights Watch, 14 juin 2006.

[97] “Over 10,000 people flee violence in Chad,” Communiqué de presse, Médecins Sans Frontières, 16 juin 2006,[en ligne] http://www.msf.org/msfinternational/invoke.cfm?component=pressrelease&objectid=DBFA91D1-5056-8730-D7D104FA4978F944&method=full_html.

[98] Human Rights Watch n’a pu se rendre longuement dans ces villages à cause de l’insécurité permanente dans la région. Cependant, les récits faisant état de l’incendie partiel de Singatao ont été confirmés et Human Rights Watch a pu constater que Singatao, Djawara et Gimeze avaient été abandonnés.

[99] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, 11 mai 2006.

[100] Entretien conduit par Human Rights Watch, Djawara, 8 mai 2006.

[101] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, mai 2006.

[102] Entretien conduit par Human Rights Watch, Goz Beida, Tchad, 7 mai 2006.

[103] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Tchad, avril 2006.

[104] Entretien conduit par Human Rights Watch, Goz Beida, Tchad, 10 mai 2006.

[105] Entretien conduit par Human Rights Watch, Goz Amir, Tchad, 11 mai 2006.

[106] Entretien conduit par Human Rights Watch, camp pour personnes déplacées de DogDoré, Tchad, 13 mai 2006.

[107] “Over 10,000 people flee violence in Chad,” Communiqué de presse, Médecins Sans Frontières. Se faisant l’écho de ces préoccupations, le HRC a rapporté avoir déplacé environ 500 réfugiés tchadiens (de l’ethnie Dajo) le 11 mai de zones peu sures le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan vers un nouveau camp de réfugiés à Um Shalaya, au Soudan, dans la région la plus occidentale de l’Ouest du Soudan. “UNHCR opens new camp for Chadian refugees in Darfur,” UNHCR, 12 mai 2006, [en ligne] http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/news/opendoc.htm?tbl=NEWS&id=446475fb2&page=news.

[108] Dans l’après midi, lorsque Human Rights Watch est arrivé à Koukou, les gendarmes ont affirmé que trois Janjaweed avaient été tués. Ils ont pu produire deux ensembles de pièces d’identité mais seulement un seul cadavre. Ils ont expliqué que les Janjaweed avaient emporté deux de leurs morts en prenant la fuite. Un travailleur humanitaire international a affirmé qu’il avait vu un prisonnier fortement frappé par des gendarmes ce matin-là. Entretien conduit par Human Rights Watch avec un travailleur humanitaire, camp de Goz Amer, 11 mai 2006.

[109] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, 14 mai 2006.

[110] Entretien conduit par Human Rights Watch, Tchad, 16 mai 2006.


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