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Chine : Protéger les réfugiés Nord-coréens

(New York, le 9 mars 2004) – La Chine devrait assumer ses obligations juridiques internationales et protéger les demandeurs d’asile et réfugiés Nord-coréens, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. En réponse à une question posée lors d’une conférence de presse samedi dans les coulisses du Congrès National du Peuple, le ministre chinois des affaires étrangères Li Zhaoxing aurait déclaré, « ces réfugiés dont vous parlez n’existent pas…[ils] ne sont pas des réfugiés, mais des immigrants illégaux. »

« Etant donnée la situation épouvantable des droits humains en Corée du nord, la Chine se doit de protéger les Nord-coréens sur son territoire, au lieu de les renvoyer chez eux. Le gouvernement chinois ne doit pas essayer de se soustraire à ses responsabilités juridiques sur le plan international en classant les réfugies et demandeurs d’asile Nord-coréens dans la catégorie des immigrants illégaux. »
Brad Adams  
directeur exécutif de la Division Asie à Human Rights Watch
  

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« Etant donnée la situation épouvantable des droits humains en Corée du nord, la Chine se doit de protéger les Nord-coréens sur son territoire, au lieu de les renvoyer chez eux, » a déclaré Brad Adams, directeur exécutif de la Division Asie à Human Rights Watch. « Le gouvernement chinois ne doit pas essayer de se soustraire à ses responsabilités juridiques sur le plan international en classant les réfugies et demandeurs d’asile Nord-coréens dans la catégorie des immigrants illégaux. »  
 
Un grand nombre de Nord-coréens ont fuit vers la Chine pour diverses raisons parmi lesquelles la peur de la persécution politique. Pour être partis à l’étranger, ils risquent la prison à leur retour, même s’ils avaient quitté le pays pour un autre motif comme celui de la recherche de nourriture. Ceci est particulièrement vrai quand ils sont suspectés d’avoir eu des contacts avec des Sud Coréens ou des Occidentaux à l’étranger, qui ont l’occurrence souvent lieu par le truchement des missionnaires ou des travailleurs des organisations humanitaires. Ce phénomène a permis de transformer de nombreux migrants Nord-coréens en réfugiés, sur place, ou de faire bénéficier, à l’étranger, de la protection qui résulte de ce statut, à des personnes qui risquent d’être persécutés à leur retour.  
 
« Human Rights Watch et d’autres organisations de droits humains savent de source sure que les Nord-coréens qui avaient quitté le pays sans autorisation sont détenus, torturés et même exécutés une fois revenus au pays. Leur peur d’être victimes de persécutions est plus que fondée», a déclaré Adams.  
 
Human Rights Watch conseille donc vivement au gouvernement chinois de :
  • Cesser les retours forcés de réfugies et demandeurs d’asile Nord-coréens, ainsi que l’arrestation et le harcèlement des travailleurs humanitaires qui les assistent.  
     
  • Accorder à tous les Nord-coréens un statut humanitaire systématique qui les protégerait du harcèlement et des menaces d’extorsion ou de rapatriement forcé en Corée du Nord.  
     
  • Permettre au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés l’accès immédiat à la région frontalière entre la Chine et la Corée du Nord afin d’interviewer les demandeurs d’asile.  
     
  • Permettre à l’ONU et aux agences humanitaires privées l’accès à la région frontalière avec la Corée du Nord afin de pouvoir acheminer une aide humanitaire -nourriture et les médicaments essentiellement- a destination des Nord-coréens présents dans cette zone.
 
L’injonction de ne pas renvoyer les réfugiés dans des territoires où leur vie ou leur liberté est menacée, c’est-à-dire la prohibition du refoulement, a été posée par la Convention sur les Réfugiés de 1951 et a été par la suite reconnue comme une norme de la coutume Internationale liant tous les Etats, sans que leur signature au Traité soit nécessaire. La Chine est d’ailleurs depuis 1982 Etat partie de la Convention des Réfugiés de 1951 et de son Protocole de 1967, qui oblige les pays signataires à ne pas renvoyer par la force les demandeurs d’asile qui risquent la persécution chez eux.  
 
L’exode de Nord-coréens vers la Chine a débuté à la fin des années 1990 suite à une crise alimentaire, mais continue aujourd’hui à case de leur extrême pauvreté et de leur répression. Des dizaines de milliers de Nord-coréens se cachent maintenant en Chine, principalement dans la province de Jilin, le long de la région frontalière avec la Corée du Nord, mais le nombre exact de réfugiés est impossible à déterminer.  
 

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