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Ouzbékistan: La police boucle une ville pour le procès d’un activiste

 
Pas d’accès au tribunal pour les observateurs indépendants

(New York, le 31 janvier 2006) – Les autorités ouzbèkes empêchent tout accès au procès d’un défenseur des droits de l’homme qui s’est exprimé à propos du massacre du 13 mai 2005 à Andijan, affirme aujourd’hui Human Rights Watch. Les forces de l’ordre ont bloqué l’accès au bâtiment du tribunal de cette ville près de Tashkent où le procès devait avoir lieu, et ont installé des postes de contrôle tout le long de la route y conduisant. Human Rights Watch ainsi que d’autres organisations ont été refoulées par la police et l’accès leur a été refusé.

« Les autorités ouzbèkes vont plus loin qu’empêcher les observateurs d’assister à ce procès »
Holly Cartner, Directeur Europe et Asie Centrale à Human Rights Watch
  

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«Les autorités ouzbèkes vont plus loin qu’empêcher les observateurs d’assister à ce procès, » déclare Holly Cartner, directeur Europe et Asie Centrale à Human Rights Watch. La défenseur des droits de l’homme incriminée, Mukhtabar Tojibaeva, est la responsable de Burning Hearts, une organisation non - gouvernementale basée dans la vallée de Ferghana. Elle se trouve en détention depuis le 7 octobre, et est sous le coup de plusieurs chefs d’accusations, notamment diffamation, extorsion de fonds et pollution de l’environnement.  
 
« Il n’y a absolument aucune raison pour que ce procès, et les procès des activistes politiques, ne soient pas publics, » affirme Cartner.  
 
Le 30 Janvier, à 10 heures du matin, un représentant de Human Rights Watch et son traducteur sont arrivés aux abords de Dustobod (à environ 60 km de Tashkent) où avait lieu le procès. Deux voitures de police avaient établi un poste de contrôle et arrêtaient tout véhicule entrant en ville. Six officiers de police en civil ont questionné les voyageurs sur leur destination et ont contrôlé leurs papiers d’identité. Après que le représentant de Human Rights Watch ait dit aux policiers qu’il se rendait au procès, ils lui ont demandé d’attendre et sont partis appeler leur supérieur. Cinq minutes plus tard, ils lui ont annoncé qu’il ne pouvait entrer en ville : un colonel du ministère de l’intérieur, Makhmud Sirojitdinov, leur en avait donné l’ordre et leur avait dit que le procès se tenait à huis-clos. Plus tard, le service de presse du Ministère de l’Intérieur annonçait à Human Rights Watch que le nom de Sirojitdinov leur était inconnnu.  
 
Durant l’attente, le représentant de Human Rights Watch vit la police se diriger vers un bus et demander aux occupants s’ils venaient de la vallée de Ferghana, province d’où est originaire Tojibaeva. Un défenseur local des droits de l’Homme a également rapporté qu’il avait été empêché d’entrer dans le palais de justice et d’assister au procès de Tojibaeva.  
 
Les autorités ouzbèkes semblent avoir la ferme intention de faire obstruction et d’empêcher les membres de la famille, les amis, les collègues de Tojibaeva ainsi que les observateurs indépendants de se rendre au procès. « Nous sommes très préoccupés par le procès de Tojibaeva, qui doit être équitable et transparent.»  
 
Tojibaeva doit répondre de 17 chefs d’accusation, notamment diffamation, extorsion, escroquerie, fraude fiscale, pollution de l’environnement, et violation de règlements relatifs au commerce et à l’utilisation des terres. Ces accusations trouvent leur origine dans un différend qu’elle a eu avec une employée d’une ferme de pisciculture dont elle est propriétaire.  
 
Human Rights Watch craint que les charges ne soient politiquement motivées dans le but de mettre fin aux activités relatives aux droit de l’Homme de Tojibaeva. Cette dernière, qui critiquait ouvertement le gouvernement ouzbek, a été arrêtée le 7 Octobre, juste avant son départ pour une conférence internationale à Dublin.  
 
Les années précédentes, les autorités ouzbèkes autorisaient souvent « l’observation de procès » – avec certaines exceptions néanmoins – mais depuis le massacre du 13 mai, elles ont régulièrement empêché les familles des accusés, la communauté internationale et même les avocats d’accéder aux palais de justice. En vertu de la loi ouzbèke, les procès sont publics à moins que le juge n’en décide autrement pour des raisons telles la protection de la sécurité nationale ou les intérêts de mineurs.  
 
Deux autres procès d’activistes politiques sont attendus cette semaine. Les actions policières d’hier soulèvent l’inquiétude de savoir s’ils seront publics.  
 
Le 30 janvier, le procès de Nodira Khidoiativa – coordinatrice du groupe d’opposition « Sunshine Coalition of Uzbekistan” – devrait se poursuivre. Elle tombe sous le coup de sept articles du code pénal ouzbek : cambriolage, extorsion, pillage, détournement, et vol. Les observateurs internationaux ont été autorisés à assister, la semaine dernière, à la première audition de Khidoiatova. Le procès de Sanjar Umarov – le leader de la Coalition Sunshine, qui doit faire face à des accusations de détournement – devrait débuter le 3 Février.

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