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Burundi : Traduire en justice les individus soupçonnés du massacre de Muyinga

Le gouvernement devrait mettre un terme à l’impunité dont bénéficient les militaires et démontrer son engagement vis-à-vis de la justice

(Bujumbura, le 27 septembre 2007) – Le gouvernement burundais devrait traduire en justice les soldats accusés d’avoir assassiné 31 civils dans la province de Muyinga en 2006, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à poursuivre tous les militaires impliqués dans ces meurtres, quel que soit leur rang.

« Les auteurs du massacre de Muyinga ne devraient pas être protégés par des manœuvres visant à retarder le processus. Nous craignons que d’autres autorités civiles et militaires aient empêché les autorités judiciaires de donner suite aux preuves dignes de foi réunies contre des officiers de haut rang. »
Alison Des Forges, conseillère principale à la Division Afrique de Human Rights Watch
  

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« Les auteurs du massacre de Muyinga ne devraient pas être protégés par des manœuvres visant à retarder le processus », a déclaré Alison Des Forges, conseillère principale à la Division Afrique de Human Rights Watch. « Nous craignons que d’autres autorités civiles et militaires aient empêché les autorités judiciaires de donner suite aux preuves dignes de foi réunies contre des officiers de haut rang. »  
 
En juillet et août 2006, 31 civils ont été tués ou ont « disparu » alors qu’ils se trouvaient en garde à vue dans la province de Muyinga, dans le Nord du Burundi. Selon des témoins, des agents de renseignement ont détenu et interrogé les victimes pendant plusieurs semaines dans un camp militaire. Les soldats ont ensuite tué plusieurs de ces personnes et ont jeté leurs corps dans une rivière. Les responsables administratifs, dont le gouverneur de Muyinga, ont nié que ces meurtres aient eu lieu, mais les chercheurs de Human Rights Watch, ainsi que d’autres personnes, ont trouvé dans la rivière des corps qui semblaient confirmer les récits des meurtres.  
 
Les autorités judiciaires ont arrêté deux soldats et un agent du renseignement en septembre 2006. En octobre 2006, une commission judiciaire a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de cinq autres suspects, dont le commandant de la Quatrième région militaire, le Colonel Vital Bangirinama, mais ces mandats n’ont jamais été exécutés.  
 
Après des mois d’inaction, le Ministre de la Justice a mis en place une autre commission judiciaire en février, mais ses conclusions n’ont pas été rendues publiques. En mai, l’avocat général a relaxé l’agent du renseignement, en disant qu’il n’y avait pas eu de civils parmi les victimes, contredisant ainsi les témoignages oculaires. Il a transféré l’affaire au système judiciaire militaire.  
 
Le Colonel Bangirinama a été remplacé au poste de commandant de la Quatrième région militaire en juillet 2007, mais il reste en service actif dans l’armée. Il a été interrogé une fois par le procureur militaire. Il n’y a eu aucune arrestation dans cette affaire depuis septembre 2006.  
 
Lors d’une réunion avec des bailleurs de fonds en mai 2007, le gouvernement burundais a été incité à agir dans cette affaire, mais il ne l’a pas encore fait.  
 
« Ces crimes ont eu lieu sous l’administration d’un gouvernement élu qui a pris l’engagement de respecter les droits humains et l’Etat de droit », a insisté des Forges. « Ce serait un mauvais présage si ces meurtres devaient finir comme les nombreux massacres commis sous les gouvernements précédents et ignorés par la suite. »

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