HUMAN RIGHTS WATCH

France : Le passage de la flamme olympique ne devrait pas masquer les violations de droits humains liées aux J.O.

Le Président français et le Maire de Paris devraient attirer l’attention sur les atteintes faites aux droits humains en Chine

(Paris, le 7 avril 2008) – Le Président Nicolas Sarkozy et le Maire de Paris Bertrand Delanoë devraient saisir l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris le lundi 7 avril pour attirer l’attention sur les actuelles violations de droits humains en Chine liées aux Jeux Olympiques, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

Le 25 mars, le président français, Nicolas Sarkozy, a suggéré qu’il pourrait reconsidérer sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, en réaction à la sévère répression par le gouvernement chinois des récentes manifestations au Tibet. Le 2 avril, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a annoncé que l’Hôtel de Ville arborerait une banderole soutenant les droits humains quand la flamme olympique passera dans la capitale française, parce que « Paris défend les droits de l’homme partout dans le monde ». Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a réagi en pressant les politiciens français de « respecter l’esprit olympique, adopter une attitude responsable et s’abstenir de créer des perturbations au passage de la flamme olympique en violation des vœux de la population ».  
 
« Le président Sarkozy et M. Delanoë devraient saisir l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris pour condamner publiquement les problèmes relatifs aux droits humains en Chine liés aux Jeux Olympiques », a déclaré Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau de Human Rights Watch à Paris. « C’est maintenant le moment pour la France de défendre sa réputation historique de patrie des droits de l’Homme. »  
 
Au cours de l’année dernière, Human Rights Watch a documenté de nombreuses atteintes aux droits humains en Chine liées à l’accueil des Jeux Olympiques d’été 2008, à savoir la censure des médias et de l’Internet, les assignations à résidence extrajudiciaires, la répression de la société civile, les abus à l’encontre des ouvriers migrants du bâtiment à Pékin, les évictions par la force, et la répression en cours contre les manifestations au Tibet. La semaine dernière, le défenseur éminent des droits humains Hu Jia a été condamné à trois ans et demi de prison pour avoir critiqué le gouvernement chinois dans le contexte des Jeux. Précédemment, Yang Chunlin a écopé d’une peine de cinq ans pour avoir lancé une pétition intitulée « Nous voulons les droits de l’homme, pas les Jeux Olympiques ».  
 
Human Rights Watch a appelé à ce que la flamme olympique ne traverse pas la capitale tibétaine, Lhassa, comme cela est prévu les 20 et 21 juin, si le gouvernement chinois n’accepte pas une enquête indépendante sur la répression des manifestations qui s’y sont déroulées (http://hrw.org/english/docs/2008/03/24/china18334.htm). Human Rights Watch a aussi insisté auprès des chefs de gouvernement qui ont été invités aux cérémonies d’ouverture ou de fermeture des Jeux pour qu’ils soumettent leur participation aux améliorations des droits humains en Chine.