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Canada: Le prix VIH/sida et droits humains 2008 est décerné à un activiste en prison

(Ottawa, 16 juin 2008) – Le lauréat canadien du Prix 2008 de l’Action contre le VIH/sida et pour les droits humains est un détenu fédéral et activiste pour la santé, ont annoncé aujourd’hui le Réseau juridique canadien VIH/sida et Human Rights Watch. Mettant en relief les contributions exceptionnelles d’individus et d’organismes qui protègent les droits et la dignité des personnes vivant avec le VIH/sida ou autrement affectées, le prix sera remis ce soir lors d’une réception publique à Ottawa.  
 

« Les détenus ont le droit à des services de santé adéquats, mais leur accès à ceux-ci est déraisonnablement limité par les autorités carcérales. »
Rebecca Schleifer, militante pour le Programme VIH/Sida de Human Rights Watch
  

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Conseiller en éducation des pairs, le lauréat Peter Collins fait de l’éducation à la prévention du VIH en prison depuis la fin des années 1980. Il a aussi fourni du soutien à des détenus vivant avec le VIH et l’hépatite C et milité pour l’amélioration des soins de santé et des services de prévention du VIH en prison – y compris des mesures de réduction des méfaits. M. Collins est présentement incarcéré à l’Établissement Bath, une prison fédérale à sécurité moyenne près de Kingston, en Ontario, où plus de 300 hommes sont détenus.  
 
« Le prix décerné aujourd’hui met en relief non seulement les efforts d’un individu pour faire une différence dans la lutte contre l’épidémie, mais aussi le travail qu’il reste à faire pour assurer le droit fondamental des détenus de se protéger contre le VIH et l’hépatite C », signale Richard Elliott, directeur général du Réseau juridique. « Une priorité immédiate est de rétablir le programme de tatouage plus sécuritaire; et une autre consiste à ce que les prisons canadiennes offrent enfin des programmes d’échange de seringues. »  
 
Aux quatre coins du Canada, les détenus n’ont pas encore accès à des seringues stériles. Des études au Canada et dans d’autres pays ont révélé des taux considérablement plus élevés de VIH et d’hépatite C parmi les détenus que dans la population générale; et démontré que le partage de matériel pour l’injection de drogue, notamment d’instruments de fortune, est répandu en prison. L’Organisation mondiale de la santé, l’Association médicale de l’Ontario et l’Association médicale canadienne, entre autres, ont recommandé la mise en œuvre de programmes d’échange de seringues en milieu carcéral. À la lumière d’un récent examen des données commandé par le Service correctionnel du Canada (SCC), l’Agence de la santé publique du Canada a conclu que de tels programmes seraient justifiés en tant que mesure de santé publique.  
 
« Une peine d’emprisonnement ne devrait pas résulter en une infection potentiellement mortelle », affirme Elliott. « Des programmes d’échange de seringues en prison connaissent un succès de longue date, dans d’autres pays, mais le gouvernement canadien se refuse catégoriquement à agir, faisant fi des recommandations d’experts médicaux, d’agences onusiennes et de sa propre Agence de la santé publique. »  
 
« Peter s’est impliqué dans la lutte pour la santé et les droits humains des détenus, et l’accès aux programmes de réduction des méfaits, pendant la majeure partie de ses 25 années de prison », note Giselle Dias, du Réseau d’action et de soutien des prisonniers et prisonnières vivant avec le sida (PASAN) – l’organisme communautaire qui a déposé la candidature de M. Collins pour le prix de cette année. « Nous sommes heureux que son travail soit reconnu, et nous espérons que cela sensibilisera les gens à la fréquence à laquelle la santé et les droits humains des détenus sont ignorés. »  
 
Les efforts de plaidoyer de M. Collins lui ont souvent causé des relations tendues avec les autorités carcérales, mais son expertise à titre de pair éducateur a aussi aidé le système de prisons à adopter des mesures positives, comme le projet pilote novateur de « tatouage plus sécuritaire », initié par le SCC dans six établissements après que des enquêtes aient révélé que plusieurs détenus se font tatouer en prison. Ce projet a été aboli en décembre 2006 par le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, avant même que l’évaluation de sa première année ne soit complétée.  
 
« Les détenus ont le droit à des services de santé adéquats, mais leur accès à ceux-ci est déraisonnablement limité par les autorités carcérales », indique Rebecca Schleifer, militante pour le Programme VIH/Sida de Human Rights Watch. « Le fait de refuser aux détenus l’accès à des mesures de prévention du VIH comme des programmes d’échange de seringues, qui sont disponibles hors prison, contrevient non seulement aux bonnes pratiques de santé publique mais aussi aux normes des droits humains fondamentaux. »  

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