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RD Congo : Renforcer les forces de maintien de la paix dans l’Est du Congo

Le Conseil de Sécurité devrait de toute urgence envoyer des troupes supplémentaires à la mission de l’ONU

(New York, le 11 novembre 2008) – Le Conseil de Sécurité des Nations Unies devrait de toute urgence augmenter le nombre de forces de maintien de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo pour protéger les civils face aux nouveaux combats et au nombre croissant de victimes civiles, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le Conseil de Sécurité rencontre aujourd’hui le Sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, pour discuter de la situation.

« Le Conseil de Sécurité doit agir vite pour accroître le nombre de soldats de maintien de la paix et sauver des vies. »
Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior sur le Congo pour Human Rights Watch
  

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En dépit de l’appel urgent du Secrétaire général Ban Ki-moon le 30 octobre 2008, pour des troupes de maintien de la paix supplémentaires pour le Congo, les Etats membres du Conseil de Sécurité n’ont pas encore agi. La force de maintien de la paix de l’ONU au Congo, la MONUC, dispose d’un mandat de protection des civils, mais elle manque de troupes pour assurer une réelle protection dans toute cette vaste région.  
 
« Le Conseil de Sécurité doit agir vite pour accroître le nombre de soldats de maintien de la paix et sauver des vies », a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior sur le Congo pour Human Rights Watch. « Les appels du Secrétaire général et les cris de détresse du peuple congolais doivent enfin être entendus. »  
 
Le bilan des victimes civiles ne cesse de s’alourdir, notamment avec les meurtres commis dans la ville de Kiwanja au Nord Kivu les 4 et 5 novembre, qualifiés de crimes de guerre par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Congo, Alan Doss, dans une déclaration du 7 novembre.  
 
Les fonctionnaires de la MONUC demandent des renforts au Conseil de Sécurité depuis le 3 octobre. Ils indiquent qu’ils ont besoin de 3 000 soldats et policiers supplémentaires, en particulier des soldats formés et équipés en tant que force de réaction rapide.  
 
Les dirigeants de l’Union européenne ont envisagé la semaine dernière un déploiement rapide et à court-terme de forces de l’UE pour aider à protéger les civils jusqu’à l’arrivée de troupes supplémentaires pour la MONUC. Mais tout comme le Conseil de Sécurité, les dirigeants de l’UE n’ont pas encore pris la décision d’envoyer un soutien militaire supplémentaire au Congo.  
 
Le Royaume-Uni et d’autres gouvernements européens ont exhorté la MONUC à réorganiser ses forces pour améliorer sa réponse aux exigences des combats, qui ont repris dans l’Est du Congo fin août. Mais les experts militaires de l’ONU indiquent que la MONUC est déjà surchargée et qu’un tel redéploiement risque de laisser des zones jusqu’ici protégées avec peu de moyens si les combats devaient y éclater.  
 
Pendant le week-end, les forces rebelles dirigées par Laurent Nkunda ont affronté les soldats gouvernementaux et leurs milices alliées au nord et au sud-ouest de Goma, la capitale du Nord Kivu, provoquant de nouvelles morts de civils et de nouveaux déplacements de la population. La reprise des combats a illustré de façon flagrante le danger auquel les civils restent exposés dans de multiples endroits.  
 
Selon des sources locales et des civils qui ont fui les exactions dans la ville de Kiwanja, 50 civils au moins y ont été tués, dont la majorité par les forces de Nkunda en représailles contre une prétendue collaboration avec l’ennemi. Ce chiffre est supérieur d’au moins 30 victimes à une estimation précédente. Human Rights Watch continue à recevoir des informations sur des corps retrouvés à Kiwanja et aux alentours, ce qui indique que le bilan final de tués est peut-être encore plus élevé.  
 
Un journaliste congolais, Alfred Nzonzo Bitwahiki, que l’on croyait mort, a échappé aux violences et a finalement été retrouvé vivant. Un journaliste étranger, Thomas Scheen, capturé par les milices Maï Maï, a été libéré le 7 novembre.  
 
Des centaines de milliers de personnes fuyant les combats se retrouvent sur les routes ou entassées dans des camps, dont certains se situent près des bases de l’ONU, souvent sans abri contre les orages torrentiels quotidiens de la saison des pluies. Dans un des camps au moins, le choléra a fait son apparition, faisant déjà des dizaines de morts alors que la maladie se répand.  
 
Vendredi, le Secrétaire général Ban et plusieurs chefs d’Etat de la région se sont réunis à Nairobi, Kenya, pour débattre de la situation désastreuse au Congo avec le Président congolais Joseph Kabila et le Président rwandais Paul Kagame. Les participant à ce sommet ont appelé à un cessez-le-feu urgent, et ont demandé à l’ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo, qui est actuellement l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, et à l’ancien Président tanzanien Benjamin Mkapa, d’aider à trouver une solution politique au conflit.  
 
Au cours du week-end, les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique Australe se sont rencontrés en Afrique du Sud et ont envisagé d’envoyer des troupes de leurs Etats membres pour aider le gouvernement congolais. Toutefois, des questions subsistent sur la rapidité avec laquelle ces troupes seraient capables de réagir, ou la façon dont elles fonctionneraient avec les forces de maintien de la paix déjà en place .  
 
« Les progrès sur le front politique n’ont pas été accompagnés de progrès pour répondre au besoin urgent de protéger les civils actuellement en danger », a déclaré Anneke Van Woudenberg. « Les négociations offrent l’espoir d’une solution au Congo à long terme, mais les civils ont besoin de protection tout de suite contre les meurtres et les viols. »  

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