Beni, la capitale administrative d'une partie du Nord-Est du Congo occupée par l'Ouganda, est théoriquement contrôlée par le Front pour la Libération du Congo (FLC), front rebelle allié de l'Ouganda. Les combats opposent deux factions rivales : l'Armée de la Libération du Congo (ALC), une faction loyale au leader du FLC Jean-Pierre Bemba, s'est affrontée à des soldats qui eux sont loyaux à Mbusa Nyamwisi, un leader rebelle originaire de la région qui avait quitté la ville peu après s'être joint aux forces du FLC.
Les batailles ont complètement perturbé la vie civile, forçant des résidents à se barricader dans leurs maisons. Les écoles, les marchés, et toutes les autres activités civiles sont paralysées. Un témoin occulaire qui a fui Beni hier a dit à Human Rights Watch que la population locale fuyait vers la brousse, surtout après l'arrivée de cinq camions pleins de soldats pour renforcer le camp de Bemba. Le témoin a dit que 17 personnes avaient été tuées dans la place du marché, pendant que d'autres qui fuyaient avaient été atteints par des balles perdues. Des soldats ont pillé les étalages vides la fuite des marchands. Le journal officiel de l'Ouganda le New Vision a annoncé samedi que 50 personnes étaient mortes dans les combats. Human Rights Watch a appris que beaucoup des victimes étaient des civils.
" Jean-Pierre Bemba et l'armée ougandaise qui soutient le FLC devraient faire leur possible pour assurer la protection des civils " a dit Suliman Baldo, chercheur principal dans la Division Afrique de Human Rights Watch. " Ils doivent donner libre accès à toute aide humanitaire pour ceux qui ont été blessés dans les mêlées " a ajouté M Baldo.
Human Rights Watch a également prié le Conseil de Sécurité des Nations Unies de condamner les affrontements, et d'autoriser MONUC (la Mission de l'Organisation des Nations Unies) à envoyer des observateurs pour enquêter sur la situation a Beni, surtout l'étendue des morts civiles et la perte de biens civils. " La communauté internationale doit tenir responsable les forces qui se battent pour toute perte de vie et d'infrastructure nécessaire à la survie et le bien-être de la population. En tant que force d'occupation dans cette partie du Congo, l'Ouganda parait ne pas avoir respecter ses responsabilités de protéger la population congolaise sous son contrôle " a conclu M Baldo.