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Rapport Mondial 2003 : Rwanda FREE    Recevez des Nouvelles 
Rwanda : le FPR cherche à éliminer l'opposition
Des élections organisées pour consolider le pouvoir en place
(New York, 8 mai 2003) Le Front Patriotique Rwandais (FPR) travaille à éliminer toute force s'opposant à sa victoire aux élections prévues avant la fin de l'année 2003, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau document de présentation publié aujourd'hui.


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En français :
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HRW Documents sur l'Afrique Centrale

En anglais :
HRW Documents about Rwanda


" En rendant impossible la formation de nouveaux partis et avec la dissolution du seul ancien parti d'importance, le FPR va assurer cette victoire électorale qu'il convoite avec tant d'acharnement. "

Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch


 
Le document de présentation intitulé " Préparation aux élections : durcissement du contrôle au nom de l'unité " examine les efforts du gouvernement rwandais pour éliminer le Mouvement Démocratique Républicain (MDR), deuxième parti d'importance dans le pays après le FPR. L'année dernière, le gouvernement a interdit un nouveau parti baptisé Parti pour la Démocratie et le Renouveau-Ubuyanja (PDR-Ubuyanja) et empêché la formation de tout autre parti.

" En rendant impossible la formation de nouveaux partis et avec la dissolution du seul ancien parti d'importance, le FPR va assurer cette victoire électorale qu'il convoite avec tant d'acharnement, " a déclaré Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch.

Le document de présentation cite un discours récent du Président rwandais, Paul Kagame, dans lequel ce dernier déclare que l'issue des élections est déjà connue. Kagame menace également de " blesser " les dissidents qui s'opposent au gouvernement.

L'assemblée nationale de transition a recommandé la dissolution du MDR en avançant que le parti était " drogué " par une idéologie " divisionniste " et génocidaire. Il est à noter que l'un des membres MDR de l'assemblée, mis en accusation, est connu pour avoir sauvé des Tutsi lors du génocide.

Dans le document de présentation, Human Rights Watch analyse le rapport de l'assemblée ainsi que 900 pages environ de documentation censées appuyer les conclusions de ce rapport. Une bonne part de l'information a trait à l'histoire du MDR, notamment à une faction ayant participé au génocide de 1994 mais qui n'existe plus aujourd'hui. Pour la période actuelle, le rapport accuse quarante-six personnes d'avoir assisté à des réunions au cours desquelles des idées " divisionnistes " ont été discutées. Des officiels affirment avec insistance que les services de police et de renseignement disposent de preuves solides relatives à des réunions et autres activités " divisionnistes ". Cependant, les documents publiés à ce jour ne parviennent pas à établir de telles accusations.

Le MDR est l'allié du FPR depuis 1992 et a participé au gouvernement conduit par le FPR depuis 1994.

" Il est remarquable que les autorités rwandaises estiment maintenant que cet allié de longue date est suffisamment mauvais pour être éliminé ", a déclaré Des Forges.

Cinq personnes dont un ancien officier militaire de haut rang, un député de l'assemblée et un juge ont tous " disparu " le mois dernier. Les autorités affirment qu'elles n'ont pas connaissance de leurs déplacements. Un autre officier militaire a été arrêté et trois autres ont fui le pays, l'un d'eux est un général et ancien ministre de la défense, un autre, un colonel également membre du parlement. Ces personnes sont accusées de " divisionnisme " dans le rapport de la commission ou sont soupçonnées d'être liées à de telles personnes. Les fondateurs du PDR-Ubuyanga - et ceux accusés d'être leurs partisans - sont en prison sans avoir bénéficié d'un procès. Certains sont emprisonnés depuis plus d'un an.

" Il semble que les activités visant à " blesser " les dissidents supposés aient commencé, " a déclaré Des Forges. " La victoire électorale va très probablement suivre. "