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Bannière de la liberté académique de Hongkong © 2024 vawongsir for Human Rights Watch

Université de Cambridge, King's College de Londres, Université de Toronto, Université Erasmus de Rotterdam, Sciences Po, Université de Varsovie, Université de Pennsylvanie, Georgetown, Columbia, Yale...

Ce ne sont là que quelques-unes des dizaines d'universités étrangères qui ont conclu des partenariats avec des universités de Hong Kong, où la liberté académique - comme d'autres libertés - s'est fortement dégradée ces dernières années. Les universités du monde entier doivent désormais faire preuve d'une extrême prudence pour éviter de devenir un rouage de l'appareil répressif de la Chine.

La situation de Hong Kong s'est rapidement dégradée depuis que le gouvernement chinois a imposé la loi draconienne sur la sécurité nationale à la ville en 2020. 

Cette loi a démantelé le mouvement pro-démocratie de Hong Kong en détenant et en poursuivant des représentants élus et des milliers de manifestants pacifiques. Elle a démantelé la société civile, en éliminant les organisations indépendantes et les syndicats, et en fermant le journal pro-démocratie le plus populaire.

Une nouvelle « ordonnance de sauvegarde de la sécurité nationale », approuvée cette année, a élargi les pouvoirs de la police et affaibli les droits à un procès équitable. Elle punit les discours pacifiques et l'activisme de la société civile par de longues peines d'emprisonnement. À Hong Kong, le simple fait de posséder un livre critiquant le gouvernement chinois est passible de plusieurs années d'emprisonnement.

Ces lois draconiennes et cette répression ont également un impact sur la liberté académique. Un nouveau rapport fait état de l'atteinte aux droits fondamentaux dans les huit universités publiques de Hong Kong. 

Les administrations des universités de Hong Kong ont pénalisé les étudiants qui organisaient des manifestations et des rassemblements pacifiques ; elles ont harcelé à plusieurs reprises les syndicats étudiants, autrefois influents ; elles ont censuré les publications, les communications et les événements des étudiants ; et elles ont fait appel aux agents de sécurité des universités pour surveiller les étudiants dans les espaces publics. 

Ces universités étant de plus en plus répressives, les étudiants et les enseignants s'autocensurent, craignant d'être victimes de harcèlement, de représailles, voire de poursuites pour ce qu'ils disent et font en classe et sur le campus. 

Les universités étrangères qui ont conclu des partenariats avec ces universités de Hong Kong sont confrontées à une situation de plus en plus difficile. La répression chinoise est omniprésente. Comment peuvent-elles éviter de se rendre complices de violations des droits humains dans leurs établissements partenaires ? Et comment peuvent-elles protéger leurs étudiants ?

Le nouveau rapport propose un certain nombre de suggestions. Il s'agit notamment de garde un oeil sur les cas de harcèlement, de surveillance, de censure ou de menaces de la part du gouvernement sur les campus universitaires de Hong Kong. Elles devraient rendre ces cas publics, éventuellement dans un rapport annuel. Il va de soi que les étudiants et les professeurs devraient également disposer de moyens sûrs et confidentiels pour déposer des plaintes.

Les universités étrangères devraient également veiller à ne pas légitimer le harcèlement, la surveillance ou les menaces du gouvernement. L'un des principaux moyens d'y parvenir est de contrôler les intervenants potentiels lors des événements afin d'exclure les autorités gouvernementales impliquées dans la répression. 

Plus important encore peut-être, les universités étrangères devraient réexaminer régulièrement leurs partenariats à Hong Kong et envisager de prendre les mesures qui s'imposent si nécessaire. 
Si elles doivent suspendre ou cesser certains partenariats ou activités pour éviter d'être complices de violations des droits humains, qu'il en soit ainsi.

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