(New York, 3 juillet 2002) Les Nations Unies et le gouvernement angolais ne
fournissent pas actuellement une protection suffisante aux centaines de milliers
de personnes déplacées au cours de la guerre civile en Angola, a affirmé Human
Rights Watch dans un document d'information publié aujourd'hui.
Personne en Angola ne devrait être contraint de se déplacer contre sa volonté. Les Nations Unies et le gouvernement angolais disposent de
plans, sur le papier, pour protéger les populations déplacées à l'intérieur de
leur pays, mais sur le terrain, ces lois et ces programmes ne sont pas mis en
pratique.
Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la division Afrique de
Human Rights Watch
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Aujourd'hui, le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies pour les affaires
humanitaires et coordonnateur pour les secours d'urgence, Kenzo Oshima, a entamé
une mission d'évaluation en Angola. Le 11 juillet, le Conseil de Sécurité des
Nations Unies doit discuter du renouvellement du mandat du Bureau des Nations
Unies en Angola.
Les déplacés internes en Angola continuent de voir leur sécurité gravement
menacée. Ils sont ainsi exposés à un harcèlement de la part des forces
gouvernementales, à des restrictions à leur liberté de mouvement et à des
retours forcés vers des zones où ils risquent persécution politique et atteintes
aux droits humains, a déclaré Human Rights Watch. Des centaines de milliers
continuent de vivre dans des conditions misérables, dans les camps gérés par le
gouvernement, sans accès aux vivres ni aux soins médicaux de base.
La visite d'Oshima se produit juste avant le début d'un processus formel de
réinstallation des déplacés internes.
"Personne en Angola ne devrait être contraint de se déplacer contre sa volonté,
" a déclaré Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la division Afrique de
Human Rights Watch. "Les Nations Unies et le gouvernement angolais disposent de
plans, sur le papier, pour protéger les populations déplacées à l'intérieur de
leur pays, mais sur le terrain, ces lois et ces programmes ne sont pas mis en
pratique. "
Plusieurs agences des Nations Unies travaillent avec les déplacés internes, en
Angola mais aucune agence onusienne n'a clairement la responsabilité d'assurer
la protection des déplacés internes. Cette situation a contribué au manque
d'attention dont ont souffert ces populations. Actuellement, le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (B.C.A.H.) que dirige
Kenzo Oshima est responsable de la coordination d'ensemble des initiatives pour
assister les déplacés internes, y compris les actions de protection. Mais le
B.C.A.H. en Angola est déjà surchargé de travail et ne dispose pas d'expertise
réelle en matière d'actions de protection, a affirmé Human Rights Watch.
Depuis la mort du chef rebelle, Jonas Savimbi, en février, l'Angola a accompli
de rapides progrès pour mettre un terme à trente années de conflit. Cependant,
en dépit d'un cessez-le-feu décidé en avril et de progrès dans les négociations
pour aboutir à une paix permanente, la nécessité de prêter attention à la
situation des déplacés internes s'est faite encore plus urgente. Alors que
l'accès à des zones anciennement tenues par les rebelles devient possible, le
nombre d'Angolais demandant une assistance immédiate est en augmentation,
rendant plus aiguë la crise humanitaire et soulevant la possibilité de nouvelles
atteintes aux droits humains.
Au moins un tiers des treize millions d'Angolais ont été déplacés à l'intérieur
de leur pays. 435 000 autres Angolais ont carrément fui leur pays pendant la
guerre et sont donc réfugiés à l'étranger.
Human Rights Watch affirme considérer, en principe, le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés (U.N.H.C.R.) comme la plus pertinente des
agences onusiennes pour assurer la responsabilité opérationnelle de la
protection des déplacés internes en Angola. Human Rights Watch base son
appréciation sur l'expérience pratique de l'agence en matière de protection et
sur son expertise auprès des communautés déplacées de force. Cependant, le
H.C.R. a été contraint de diminuer son implication auprès des déplacés internes
en Angola, suite à la fin des appuis américain et japonais à ce programme.
Comme le B.C.A.H. est actuellement la seule agence des Nations Unies sur le
terrain, en Angola, ayant la capacité de fournir des services de surveillance et
de protection, Human Rights Watch a exhorté le B.C.A.H. à poursuivre ses
activités de protection auprès des déplacés internes en Angola. En l'absence
d'officiers de protection du H.C.R. dans toutes les provinces, le B.C.A.H.
devrait également assumer la responsabilité des cas où une protection
individuelle est nécessaire et celle de transmettre aux autorités
gouvernementales les doléances des gens. Human Rights Watch a exhorté le H.C.R.
à inclure la protection des déplacés internes dans ses programmes de
rapatriement des réfugiés et a appelé les gouvernements des pays bailleurs à
fournir des fonds à cet effet.
Human Rights Watch a également appelé le Conseil de Sécurité des Nations Unies à
inclure des dispositions claires relatives à la protection des déplacés internes
dans la résolution dont il discutera le 11 juillet.
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