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G-8 : utiliser des normes en matière de droits humains pour l'Afrique
Le NEPAD a besoin de bonne gouvernance et de société civile
(New York, 11 juin 2002) La réunion du G-8 à Kananaskis devrait introduire dans son plan d'action pour l'Afrique, des initiatives plus concrètes afin de protéger les droits humains, a vivement encouragé Human Rights Watch aujourd'hui.


Le concept de 'peer review' est véritablement révolutionnaire. Il est important que lui soit donné un réel contenu. Le G-8 devrait encourager les responsables africains à s'assurer que les droits fondamentaux sont intégrés dans toutes les politiques du NEPAD, y compris le droit d'être impliqué dans la discussion de ces droits même.

Rory Mungoven, Directeur pour les actions mondiales de plaidoyer à Human Rights Watch


 
Les gouvernements africains ont eux-mêmes proposé que l'initiative connue sous le nom de Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (ou NEPAD) fasse de la bonne gouvernance l'un des critères requis pour des investissements en Afrique. Le Code de Gouvernance et le "Peer Review" envisagés pour le NEPAD devraient explicitement utiliser des critères droits humains et la société civile en Afrique devrait être consultée pour leur formulation, a déclaré Human Rights Watch.

"Le concept de 'peer review' est véritablement révolutionnaire. Il est important que lui soit donné un réel contenu," a déclaré Rory Mungoven, Directeur pour les actions mondiales de plaidoyer à Human Rights Watch. "Le G-8 devrait encourager les responsables africains à s'assurer que les droits fondamentaux sont intégrés dans toutes les politiques du NEPAD, y compris le droit d'être impliqué dans la discussion de ces droits même."

Human Rights Watch a également appelé à de nouveaux contrôles sur les compagnies basées dans les pays du G-8 qui importent illégalement des ressources en provenance d'Afrique et d'ailleurs. "Si le G-8 peut s'attaquer au terrorisme en gelant des biens financiers, il peut s'en prendre aux abus contre les droits humains en instaurant une répression contre les compagnies qui importent "des diamants du sang", des bois précieux et d'autres ressources limitées assurant le financement de certaines guerres civiles extrêmement brutales," a déclaré Mungoven. "Les fonds et les armes pour ces guerres proviennent de l'occident et le G-8 doit agir contre cela."

Human Rights Watch a également demandé aux pays du G-8 de contribuer à veiller à ce que le nouveau président de la Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme, qui sera un Africain, représente un pays dont l'engagement en faveur des droits humains est fort. Dans une lettre et un mémorandum adressés aux responsables du G-8, Human Rights Watch a également souligné des préoccupations relatives aux politiques de lutte contre le terrorisme, à l'Afghanistan, à la crise du VIH/SIDA, aux mines anti-personnel et aux armes de petit calibre.

Dans les mois qui ont suivi le 11 septembre, de nombreux pays membres du G-8 ont mis un frein aux libertés civiles et ont arbitrairement durci les restrictions sur les réfugiés, les demandeurs d'asile et les étrangers. Certains responsables du G-8 ont même utilisé l'argument de la campagne contre la terreur pour justifier des abus contre les droits humains, par exemple ceux commis par les forces russes en Tchétchénie ou ont étendu une nouvelle assistance militaire et économique à des gouvernements répressifs.

Au même moment, certains membres du G-8 ont fait obstruction à l'expansion de la force internationale de sécurité en Afghanistan, laissant ainsi un dangereux vide s'installer, favorable à l'extrémisme et à la violence. Human Rights Watch a exhorté le G-8 à soutenir des mesures d'urgence pour améliorer la sécurité en Afghanistan et s'assurer que certains seigneurs de la guerre, responsables d'abus, seront exclus du nouveau gouvernement, de l'armée et de la police. Human Rights Watch a également lancé un appel en faveur d'un groupe de travail de niveau ministériel pour veiller à ce que les droits humains soient complètement protégés dans les actions du G-8 contre le terrorisme.

Human Rights Watch a vivement encouragé à ce que les indicateurs du NEPAD en matière de bonne gouvernance comportent les éléments suivants : une représentation effective de tous les secteurs de la société dans le gouvernement, un accès libre à l'information et un respect pour le rôle des médias, le respect par l'exécutif de l'état de droit, l'indépendance du pouvoir judiciaire, l'efficacité des institutions en charge de la mise en application des lois et une réelle capacité à offrir des services aux plus démunis.