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Rapport Mondial 2003 : Congo FREE    Recevez des Nouvelles 
République Démocratique du Congo : des civils menacés de représailles mortelles dans la province d'Ituri

(New York, 11 mars 2003) Toutes les parties impliquées dans la reprise des combats dans le nord est de la République Démocratique du Congo (RDC) doivent empêcher les meurtres et autres abus contre les civils perpétrés par leurs troupes, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

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" De nombreuses opérations militaires dans cette région se sont transformées en massacres de civils ou en d'autres formes d'abus tels que viols, torture et pillage. Les commandants militaires et les responsables politiques qui leur donnent leurs ordres ont le pouvoir d'empêcher de telles violations du droit international et ils se doivent de le faire. "

Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch


 
Une coalition de combattants locaux soutenus par des soldats de l'armée ougandaise a chassé l'Union des Patriotes Congolais (UPC) de la ville de Bunia, le 6 mars. L'UPC, généralement associée au groupe ethnique des Hema s'oppose aux groupes politiques et militaires liés aux Lendu et aux Ngiti.

Au cours des années de guerre pour contrôler cette région riche en ressources naturelles, diverses forces locales ainsi que les forces plus puissantes qui les soutiennent ont fréquemment pris pour cibles des civils perçus comme partisans de groupes adverses. Les assaillants ont souvent tué sur une base ethnique : l'UPC est généralement associée aux Hema alors que les autres parties sont liées aux Lendu et aux Ngiti.

" De nombreuses opérations militaires dans cette région se sont transformées en massacres de civils ou en d'autres formes d'abus tels que viols, torture et pillage, " a déclaré Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch. " Les commandants militaires et les responsables politiques qui leur donnent leurs ordres ont le pouvoir d'empêcher de telles violations du droit international et ils se doivent de le faire. "

L'UPC, soutenue par les forces armées ougandaises jusqu'il y a quelques mois encore est maintenant alliée au Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma (RCD-Goma), lui-même très proche du gouvernement rwandais. L'Ouganda et le Rwanda s'affrontent pour obtenir le contrôle de l'est de la RDC depuis 1998. Pour contrebalancer le rapprochement de l'UPC de forces alliées au Rwanda, l'Ouganda apporte maintenant son soutien à un nouveau groupe, le Front pour la Paix et l'Intégration en Ituri (FIPI) qui rassemble des Lendu, des Alur et des Hema insatisfaits.

Le gouvernement ougandais impliqué par l'intermédiaire de ses troupes présentes dans la région et le gouvernement rwandais, lié à cette lutte par le biais de son proche partenaire, le RCD-Goma, doivent user de leur influence pour obtenir des acteurs locaux qu'ils protègent la vie des civils, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Les bailleurs et les autres pays africains, comme l'Afrique du Sud, fortement impliquée dans les efforts diplomatiques visant à mettre un terme à la guerre, doivent également faire savoir aux acteurs locaux qu'il est important d'éviter de tuer ou d'agresser des civils.

" Il incombe à chacun de contribuer à la prévention de nouveaux abus contre cette population déjà si durement éprouvée, " a déclaré Des Forges.