RésuméDurant les treize ans de guerre civile au Burundi, des enfants ont été recrutés et utilisés comme combattants et assistants en tous genres par toutes les parties au conflit.1 Tous les groupes rebelles impliqués dans la guerre sauf un ont signé des accords de paix avec le gouvernement.2 Plus de 3000 enfants qui ont servi dans les forces armées du Burundi, les milices civiles connues sous le nom de Gardiens de la Paix et divers groupes rebelles ont été démobilisés au cours dun processus qui a démarré en décembre 2004.3 Mais le seul groupe rebelle qui continue à se battre contre le gouvernement, les Forces Nationales pour la Libération (FNL), continue également à utiliser des enfants comme combattants et pour diverses tâches logistiques. Des dizaines denfants qui ont servi ou qui sont accusés davoir servi dans les FNL sont actuellement à la garde du gouvernement. Leur statut juridique nest pas clair, et certains sont emprisonnés tandis que dautres sont dans lattente dun éventuel programme de démobilisation. Les projets du gouvernement pour ces enfants ne sont pas clairs non plus, ce qui rend difficile pour les acteurs internationaux de leur apporter une assistance très nécessaire. Les enfants qui sont actuellement détenus dans un lieu désigné comme un centre daccueil, à Randa, dans la province de Bubanza, ont été détenus auparavant dans des postes militaires où certains servaient de guides et dinformateurs pour les opérations militaires gouvernementales, parfois sous la contrainte, et souvent au risque de leur propre sécurité et de leur bien-être. La Convention relative aux droits de lenfant exige du gouvernement burundais quil protège les enfants de toutes violations du droit humanitaire international et quil aide à la réadaptation et à la réinsertion sociale des enfants victimes des conflits armés.4 Le gouvernement devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les enfants soldats qui ont servi dans les FNL sont remis en liberté et pour assurer leur réadaptation et leur réinsertion. [1] Burundi : enlèvement denfants pour des actions militaires, un communiqué de presse de Human Rights Watch, 14 novembre 2001, [online] http://hrw.org/english/docs/2001/11/14/burund3355.htm; Recours aux enfants soldats en 2003 : un document dinformation pour le 4ème Débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés, un rapport de Human Rights Watch [online] http://hrw.org/reports/2004/childsoldiers0104/4.htm#_Toc59872919. Dans ce document, enfant désigne toute personne de moins de dix-huit ans. La Convention des Nations Unies relative aux droits de lenfant stipule : Au sens de la présente Convention, un enfant sentend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. Convention relative aux droits de lenfant, Article 1, adoptée le 20 novembre 1989 (entrée en vigueur le 2 septembre 1990). Selon la Charte africaine des droits et du bien-être de lenfant, Aux termes de la présente Charte, on entend par Enfant tout être humain âgé de moins de dix-huit ans. Charte africaine des droits et du bien-être de lenfant, Article 2 (entrée en vigueur le 29 novembre 1999). [2] Le gouvernement burundais et dix-sept parties et belligérants ont signé les Accords dArusha en 2000. Le gouvernement et le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) ont signé un traité à la fin 2003. [3] Communication par e-mail à Human Rights Watch de Laurence Fayolle, Protection de lenfant, UNICEF Burundi, 30 mai 2006. [4] Le Burundi est aussi signataire du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de lenfant sur limplication des enfants dans des conflits armés connu sous le nom de Protocole sur les enfants soldats (A/RES/54/263 du 25 mai 2000, entré en vigueur le 12 février 2002), qui établit de façon spécifique lobligation de démobiliser les enfants soldats (Article 6). Le gouvernement burundais devrait maintenant ratifier ce protocole.
|