VIII. Le défi politique dans les KivusLe défi militaire posé par les unités toujours fidèles à Laurent Nkunda a attiré une grande attention fin 2006 et pendant le premier semestre 2007, de manière compréhensible étant donné les pertes humaines et les dommages matériels entraînés par les accrochages militaires. Mais la confrontation militaire était le résultat de la lutte politique fondamentale, quelle a quelque peu occultée, pour le contrôle du Nord-Kivu, et peut-être de lEst du Congo en général. Le défi de Nkunda : « Notre petit Etat »Nkunda nest pas seulement un soldat, il est aussi un politicien attaché à garantir une voix politique importante pour les Tutsis. En août 2006, il a dit aux chercheurs de Human Rights Watch : « Nous avons besoin dêtre sûrs que nos cris sont entendus. On doit nous écouter. »181 A cette fin, il a fondé le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) avec pour programme dempêcher lexclusion des Tutsis de la vie politique nationale, dassurer la sécurité des soldats Tutsis dans larmée nationale, déliminer la présence des FDLR au Congo, et dassurer le retour des réfugiés congolais se trouvant actuellement au Rwanda.182 Dans un entretien avec un chercheur de Human Rights Watch, un des officiers de Nkunda a qualifié des parties du Nord-Kivu de « notre petit Etat » et dautres ont évoqué la création éventuelle dune « République de Virunga. »183 Ces idées rappellent les propositions dun Congo indépendant à lEst, débattues en 2001 par le RCD-Goma, ancienne base politico-militaire de Nkunda. De telles propositions avaient provoqué des réactions hostiles de la part dautres groupes ethniques du Nord-Kivu, et elles peuvent avoir expliqué en partie la formation dun groupe dopposition, la Coalition des Patriotes résistants du Congo (PARECO), un mouvement qui prétend unir les non-rwandophones aussi bien que certains rwandophones Hutus du Nord-Kivu. Nkunda a créé une base de pouvoir grandissante au Nord-Kivu, plus forte dans de larges secteurs du Masisi et dans certaines parties du Rutshuru. Dans ces régions, Nkunda a apporté des changements dans ladministration (aussi bien civile que coutumière), la police, le service du renseignement, la distribution des terres et la collecte des impôts. Pour augmenter le nombre de ses partisans, ainsi que pour atteindre lun des objectifs de son mouvement, il a encouragé et favorisé le retour de réfugiés congolais depuis le Rwanda. Il a aussi défendu une idéologie prétendant senraciner dans la religion et les droits humains, se servant dune station de radio locale ainsi que de diverses réunions officielles et programmes scolaires pour diffuser ses idées auprès des habitants du Nord-Kivu. Bien que centré dans limmédiat sur des activités au Nord-Kivu, Nkunda a noué des liens avec des groupes politico-militaires se trouvant aussi loin que lIturi et le Sud Kivu. Deux de ses principaux subordonnés, Bosco Ntaganda et le Colonel Linganga, ont des liens avec les milices en Ituri. 184 Certains Banyamulenges au Sud Kivu seraient des partisans de Nkunda et auraient demandé que leurs forces militaires soient aussi soumises au mixage plutôt quau brassage.185 Administration civile, police, et service du renseignementPendant la deuxième guerre du Congo et les années de transition, le RCD-Goma, alors dominant aux Kivus, a tenté dassurer son contrôle en nommant des administrateurs utiles à sa cause, soit en gagnant à sa cause les personnes en place précédemment hostiles, soit en éliminant celles qui étaient irrémédiablement opposées. Avec le déclin du pouvoir du RCD et le renforcement de celui de Nkunda, beaucoup dadministrateurs se sont mis daccord avec la nouvelle force dans la région et ont vu leur pouvoir grandir. Dautres, restant à lécart de Nkunda, ont vu leur autorité saffaiblir, même tout en restant officiellement en poste. Eugene Serafuli, par exemple, un gouverneur autrefois extrêmement puissant nommé par le RCD, sest présenté aux élections de député provincial en 2006 mais sest retrouvé exclu de parties du Nord-Kivu par les troupes de Nkunda. En octobre 2006, des soldats ont attaqué plusieurs de ses collaborateurs de campagne, tuant une personne.186Dans un autre cas, en territoire de Masisi, un administrateur adjoint est devenu un partisan de Nkunda et a alors utilisé son nouveau pouvoir pour tenter de prendre la place de son supérieur, proclamant quil était maintenant le principal administrateur.187 Au Rutshuru, un fonctionnaire de ladministration locale a affirmé quil ne pouvait pas sacquitter de ses responsabilités dans la plus grande partie de sa juridiction, parce quil ne faisait pas partie des partisans de Nkunda. Il a expliqué à un chercheur de Human Rights Watch :
Dans un cas au moins, Nkunda est intervenu dans un conflit sur le poste de chef coutumier. En février 2007, les soldats de Nkunda ont aidé Vincent Mwambutsa, un membre de la famille de Nkunda,189 en vandalisant le bureau de son rival, le fils dun précédent chef coutumier et candidat au poste de son père.190 Des associés de Nkunda dans les forces de police ont usurpé le contrôle de lautorité de police dans les communautés de Tongo, Mweso, et Kitchanga après avoir attaqué avec succès un poste de commandement de police à Rubaya, au Masisi, en novembre 2006. Une centaine dofficiers de police initialement recrutés au moment du RCD ont attaqué des officiers de la police nationale dans une fusillade et les ont chassés de Rubaya. Selon le chef régional de la police, les officiers de police rebelles, qui se sont emparés darmes et duniformes, étaient soutenus par des soldats de Nkunda. Il a affirmé : « Nous devons regarder la vérité en face, il y a un lien avec Nkunda. Tout léquipement volé est allé à larmée de Nkunda. »191 Pareillement, des agents de lAgence Nationale de Renseignement (ANR) ne rendent plus compte au siège régional de lANR à Goma mais à Nkunda. Un officier de lANR en poste à Kitchanga a été assassiné le 12 avril 2006, avec une implication possible des soldats de Nkunda.192 Selon un fonctionnaire de lANR à Goma, des agents à Tongo, Mweso, et Kitchanga ont échappé à son contrôle et sont dirigés par Nkunda. Il a demandé à un chercheur de Human Rights Watch : « Comment puis-je prétendre être le chef provincial de lANR quand il y a des parties de la province qui échappent à mon autorité ? »193 Impôts, terre et réfugiésLe pouvoir de collecter les impôts et de distribuer la terre, attributs habituels de ladministration, ont été appropriés par Nkunda et ses soldats dans les zones qui sont sous son influence. Sur les routes et les marchés dans tout le territoire de Masisi, dans des endroits comme Kirolirwe et Bihambo, les soldats de Nkunda prélèvent des « taxes » auprès des marchands. En novembre 2006, ils ont imposé des taxes pouvant aller jusquà 200$US pour un camion qui transportait du bois.194 A loccasion, ils ont réclamé des contributions sous forme de carburant de et nourriture, pour lesquelles ils ont émis des « reçus dexpédition. »195 Les conflits au Nord-Kivu, tout comme ailleurs dans lEst du Congo, sont souvent liés au contrôle de la terre, en partie parce que la terre a de la valeur dans cette région très peuplée, et en partie parce que la terre a été conventionnellement identifiée avec un groupe ethnique particulier et avec lautorité de son chef. Sous le RCD, des habitants riches et puissants, ainsi que des Rwandais bien placés, se sont appropriés de larges étendues de terre, en particulier au Masisi. Une grande partie de ces terres avait été auparavant possédée ou au moins contrôlée par lEtat. Du fait que beaucoup des nouveaux chefs terriens étaient Tutsis, les hostilités ethniques se sont confondues avec les intérêts matériels locaux.196 Le contrôle de la terre a été plus récemment lié aussi à la question du retour des réfugiés se trouvant actuellement au Rwanda. Beaucoup de ces Congolais prévoient des problèmes à leur retour sur des terres quils détenaient avant leur fuite, et ils recherchent des assurances quils recevront la terre nécessaire, soit celle quils avaient autrefois, soit de la terre ailleurs, avant de retourner au Congo. Nkunda a reconnu que lassurance de la terre pourrait être aussi importante que lassurance de la sécurité pour persuader les réfugiés de revenir. Il a prévu de donner de la terre aux réfugiés près de Kitchanga et de Kirolirwe, y compris des étendues situées à lintérieur du parc national de Virunga censé être protégé de toute installation.197 Dans certaines communautés comme Ngungu, les autorités locales loyales à Nkunda ont forcé les habitants à céder leurs maisons et leurs champs aux réfugiés de retour.198 Selon un membre du HCR, les sympathisants de Nkunda tiennent des réunions dans les camps au Rwanda, encourageant les réfugiés à retourner au Congo. En partie peut-être à cause de ces efforts, environ 70 pour cent des hommes réfugiés voulaient rentrer le plus tôt possible, daprès une enquête réalisée en mai 2007 par le HCR. La plupart de ceux qui souhaitaient rentrer chez eux citaient la confiance dans la sécurité offerte par Nkunda comme leur principale raison dêtre prêts au retour.199 Dans un cas au moins, les troupes de Nkunda ont fourni aussi une aide matérielle, sous forme de transport en camion pour 163 réfugiés de retour au pays.200
Ceux qui rentrent au Congo en ce moment le font sans laide du HCR, qui a jugé que les conditions actuelles dinsécurité et de complications à propos de la propriété de la terre étaient inappropriées pour un retour organisé. Le HCR avait espéré signer un accord tripartite avec les gouvernements du Rwanda et du Congo en 2007 et commencer des retours organisés, mais il est réticent étant donné la situation actuelle.201 Le HCR essaie de garantir que les réfugiés ont accès à des informations complètes et objectives avant de décider de rentrer au Nord-Kivu.202 Hisser le drapeauConscient que lidéologie est essentielle pour galvaniser les partisans, Nkunda a créé un drapeau pour le CNDP, hissé solennellement lors dévénements publics, et il a élaboré une synthèse didées et de pratiques visant à caractériser le mouvement. Certaines de ses idées sont tirées de textes évangéliques tels que « A Purpose-Driven Life, » (« La vie avec un sens »), un livre du pasteur évangélique américain Rick Warren très en vogue chez les dirigeants rwandais. Il dit avoir tiré dautres idées des pratiques coutumières de la communauté rwandophone congolaise. Bien conscient de limportance de la publicité, Nkunda reçoit les journalistes à bras ouverts et il jouit dun succès substantiel auprès de la presse internationale. Fin 2006 et en 2007, il a aussi fait passer son message par le biais de grandes réunions publiques au Masisi et au Rutshuru203, ainsi que sur une station de radio locale et avec des programmes menés dans les écoles par des Comités scolaires dintégration sociale.204 Nkunda semble accorder une grande importance à la réconciliation entre les parties Tutsi et Hutu de la communauté rwandophone, peut-être parce quil reconnaît que les Hutus rwandophones pourraient constituer un apport extrêmement important à sa base politique jusquici largement Tutsi. Lors de grandes réunions à Nyamitaba, Kitchanga, et Nyanzale, ses partisans ont chanté des chansons et déclamé des poèmes rwandais dauto louange (ibyvugo) destinés à rappeler aux rwandophones leur héritage culturel commun. Dans une de ces occasions, à Nyamitaba, les participants ont aussi partagé des boissons et de la viande, mangée sur la même brochette.205 Selon Nkunda, les Hutus et Tutsis congolais ont bu et partagé de la viande de cette façon pour signifier la fin des conflits ethniques passés dans les années 60 à Nyamitaba, et il voulait reproduire cette pratique pour marquer la fin des animosités ethniques créées pendant les récentes campagnes électorales. Il a déclaré : « La récente campagne politique des politiciens Hutu dans cette région a créé beaucoup de divisions. Je voulais arrêter ces divisions et cest pourquoi jai organisé la cérémonie à Nyamitaba. »206 Zones de contrôle des FDLRComme Nkunda, les FDLR ont cherché à contrôler la richesse économique des zones où elles étaient fortes. Certains des commandants des FDLR se sont livrés à lexploitation de minerais, mais bien dautres ont tiré profit du négoce et des taxes, en particulier celles imposées au commerce. Les FDLR ont aussi remplacé des autorités locales ou les ont obligées à suivre leurs directives. Mais à la différence du mouvement de Nkunda, les FDLR ne cherchent pas à créer une unité politique autonome différente au sein de lEtat congolais.207 Au cours des recherches effectuées pour ce rapport, les chercheurs de Human Rights Watch nont pas eu de contact avec les FDLR sur le terrain. La réponse de lEtat congolaisLe gouvernement national na pas réussi à répondre de façon concluante à la crise du Nord-Kivu tout au long des huit premiers mois de 2007, permettant à Nkunda de renforcer ses forces militaires et délargir considérablement la base de son contrôle territorial réel. Bien que déplacées par les opérations de Nkunda de certaines de leurs zones de contrôle habituel, les FDLR ont poursuivi leurs ravages à lencontre des populations ailleurs dans la province. Conscients de la faible réponse du gouvernement national au Nord-Kivu, les soldats Banyamulenges au Sud Kivu ont réclamé le mixage au lieu de lintégration complète et se sont battus contre dautres soldats de larmée congolaise. En même temps, les combattants FDLR (et un autre groupe hors-la-loi apparenté) ont multiplié les attaques contre des civils. Comme lont conclu des députés à lassemblée provinciale du Nord-Kivu à propos de linsécurité croissante dans leur région : « lEtat a abandonné son rôle. »208 Après avoir apparemment approuvé laccord de mixage conclu avec Nkunda, le Président Kabila na pas fait preuve dun engagement ferme envers ce compromis, bien que son ministre de la Défense, Tshikez Diemu, ait défendu le programme devant lAssemblée nationale, disant quil offrait un moyen daccroitre le contrôle sur les troupes de Nkunda et quil mènerait éventuellement à lintégration complète.209 De la même façon, Kabila est resté vague sur la question du statut de Nkunda et de son sort éventuel, autorisant toutes les spéculations sur son départ ou même sur sa possible nomination à un poste dans larmée régulière. Ce nest quà la fin du mois de mars que Kabila a annoncé lors dune conférence de presse que le mandat darrêt contre Nkunda restait valable, mais il na rien fait après cela pour faire exécuter ce mandat. 210 Dans le cas des FDLR, Kabila a engagé son gouvernement à éliminer ce groupe, mais il na pas dénoncé publiquement ceux qui dans son gouvernement et son armée continueraient à leur offrir leur appui. Alors que les conditions sur le terrain saggravaient et que le gouvernement national échouait à répondre correctement, les parlementaires provinciaux ont proposé leur propre analyse et leurs recommandations pour des mesures dans un rapport adopté par lassemblée provinciale le 31 mars puis adressé au gouvernement national. Ils ont décrit plus dune centaine de cas de meurtres, viols, embuscades, enlèvements, arrestations arbitraires et pillages, au cours desquels des civils ont été victimes des soldats de larmée nationale, des troupes de Nkunda, des FDLR, et dautres groupes comme par exemple les anciennes milices Maï Maï.211 Les législateurs locaux ont particulièrement dénoncé la création dune administration « parallèle » dans des zones sous linfluence de Nkunda, mais ils ont aussi dénoncé le prélèvement de « taxes » et lexploitation des ressources économiques par les FDLR, les anciens Maï Maï, et dautres soldats nationaux dans les parties du Nord-Kivu où ils étaient le pouvoir local dominant. Les parlementaires ont recommandé que le mixage soit arrêté et que les brigades mixées soient déployées rapidement en dehors du Nord-Kivu. Ils ont proposé que le gouvernement renouvelle ses efforts pour trouver une solution politique, mais ils ont aussi recommandé que de nouvelles opérations militaires, si elles savéraient nécessaires, soient plus fortes et mieux organisées, et quelles assurent la protection des civils. Ils ont aussi demandé que tous les individus accusés de violations des droits humains soient traduits en justice.212 Vingt-cinq législateurs locaux ont envoyé une note au Président Kabila, soulignant ces réclamations.213 Le gouverneur fraichement élu du Nord-Kivu, Julien Paluku (du groupe ethnique des Nandes, le plus nombreux de la province), a fait un petit pas vers la résolution de la crise locale en établissant une petite unité administrative sous sa propre supervision pour traiter les tensions ethniques. Par-dessus cela, il a considéré ce problème comme lun de ceux que devait résoudre le gouvernement national. Comme il la dit à un chercheur de Human Rights Watch : « Le gouvernement doit assumer ses responsabilités damener la paix au Nord-Kivu. »214 Comme il devenait de plus en plus clair à la mi mai que le mixage ne résoudrait pas les problèmes du Nord-Kivu, une délégation de 10 ministres est venue à Goma, mais elle est retournée à Kinshasa sans avoir rien proposé de plus quune table ronde pour faciliter les discussions entre les divers acteurs politiques. Les parlementaires provinciaux ont considéré la proposition comme très peu prometteuse, en particulier du fait que la table ronde devait se tenir dans la capitale nationale. Etant donné le coût du déplacement jusquà Kinshasa, relativement peu de gens du Nord-Kivu auraient les moyens dy participer.215 Les députés du Nord-Kivu à lAssemblée nationale ont demandé à rencontrer Kabila pour discuter de la crise, mais, selon un législateur provincial, cela leur a été refusé. A la fin du mois de mai, plusieurs députés nationaux du Nord-Kivu ont suspendu leur participation à lAssemblée nationale pour protester contre linaction gouvernementale. Le député Emmanuel Bahati a déclaré : « Notre suspension durera jusquà ce que nous voyions des signes clairs et des actions de la part du gouvernement qui ramèneront la paix. Le gouvernement na rien fait pour trouver une solution pour les gens qui souffrent. Au contraire il met la question de côté en proposant une table ronde »216. Le 19 septembre, le Président Kabila est arrivé à Goma pour une visite de quatre jours pour sentretenir avec les dirigeants politiques et militaires, ainsi quavec lONU et les agences humanitaires. En dépit de la visite présidentielle, au moment où nous écrivons début octobre, il ny avait pas encore de politique gouvernementale claire en vue pour résoudre soit les questions militaires immédiates, soit les conflits politiques plus fondamentaux au Nord-Kivu. Le gouvernement national a fait quelques démarches pour rechercher plus de dialogue avec les FDLR, qui de leur côté ont fait au moins une tentative pour guérir les divisions dans leurs propres rangs. Pendant ce temps, le Sénat national a tenu une session extraordinaire pour débattre de la crise ancienne au Nord-Kivu, ainsi que de la crise qui sest déclenchée plus récemment au Sud Kivu (où un groupe de dissidents Banyamulenges ayant des liens avec Nkunda est entré en conflit avec larmée nationale sur le Haut Plateau près de la ville d'Uvira). Le sénat a créé une mission denquête pour examiner la situation dans les deux provinces.217 Tandis que les dirigeants politiques discutaient et examinaient et pourtant ne prenaient pas de décisions, le Général Gabriel Amisi a annoncé le 11 août que les unités de larmée congolaise cesseraient les opérations contre les FDLR, rendant officielle en réalité une situation déjà existante depuis plusieurs semaines. 218 Un porte-parole de la MONUC a clarifié peu après cette déclaration, disant que les opérations pourraient bien se poursuivre, mais quelles seraient menées par les unités de larmée congolaise qui étaient complètement entraînées et intégrées. Dans sa déclaration, le Général Amisi a dit que les unités mixées seraient réellement totalement intégrées dans larmée congolaise, peut-être avec lassistance de la MONUC.219 181 Entretien de Human Rights Watch avec Laurent Nkunda, Kirolirwe, 26 août 2006. 182 Voir par exemple, Congrès National pour la Défense du Peuple, Cahier des Charges du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), Octobre 2006. 183 Entretiens de Human Rights Watch avec un officier loyal à Nkunda (identité non divulguée), Goma, 9 février 2007, et un administrateur local (identité non divulguée), Rutshuru, 15 mai 2007. 184 Human Rights Watch a documenté de graves violations des droits humains commises par Bosco Ntaganda. Voir R.D.C. : larmée ne doit pas nommer des criminels de guerre, Communiqué de presse de Human Rights Watch, 14 janvier 2005, http://hrw.org/french/docs/2005/01/14/congo10015.htm. Voir aussi Human Rights Watch, Le fléau de lor, 2 juin 2005, http://hrw.org/french/reports/2005/drc0505/ 185 Entretien de Human Rights Watch avec un officier loyal à Nkunda (identité non divulguée), Goma, 9 février 2007. 186 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire de la MONUC (identité non divulguée), Goma, 4 octobre 2006. 187 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire de la MONUC (identité non divulguée), Goma, 24 janvier 2007. 188 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire de ladministration locale (identité non divulguée), Rutshuru, 15 mai 2007. 189 Entretien de Human Rights Watch avec Laurent Nkunda, Kirolirwe, 26 août 2007. 190 Entretien de Human Rights Watch avec un membre dune ONG basée à Goma, 28 février 2007. Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), Nord-Kivu Situation Report, 12 février 2007. 191 Entretien de Human Rights Watch avec le Général Ndaty Kapend, chef régional de la police, Goma, 15 novembre 2006. 192 MONUC, Human Rights Assessment 16 22 April 2006, 27 avril 2006. 193 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire de lANR (identité non divulguée), Goma, 19 février 2007. 194 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants de Sake, Sake, 22 novembre 2006. 195 Entretien de Human Rights Watch avec un dirigeant des jeunes au Masisi (identité non divulguée), Goma, 19 février 2007. 196 Entretien de Human Rights Watch avec un membre dune ONG locale (identité non divulguée), Kitchanga, 27 septembre 2007. 197 Entretien de Human Rights Watch avec Laurent Nkunda, Kirolirwe, 26 août 2006. 198 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire du HCR (identité non divulguée), Goma, 18 avril 2007. 199 Entretien de Human Rights Watch avec un représentant dune ONG internationale travaillant dans le domaine de laide aux réfugiés (identité non divulguée), Goma, 2 juillet 2007. 200 Entretiens de Human Rights Watch avec un fonctionnaire du HCR (identité non divulguée), Goma, 8 février et 17 mai 2007. 201 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire du HCR, Goma, 8 février 2007. 202 Entretiens de Human Rights Watch avec un représentant dune ONG internationale travaillant dans le domaine de laide aux réfugiés (identité non divulguée), Goma, 2 juillet 2007, et avec un fonctionnaire du HCR, Kigali, 25 juillet 2007. 203 Congrès National pour la Défense du Peuple, Le Pèlerinage de la Réconciliation, DVD, Juillet 2006; Entretien de Human Rights Watch avec un administrateur local (identité non divulguée), Rutshuru, 15 mai 2007. 204 Entretien de Human Rights Watch avec un fonctionnaire de lUNICEF (identité non divulguée), Goma, 5 juillet 2007. 205 Congrès National pour la Défense du Peuple, Le Pèlerinage de la Réconciliation. 206 Entretien de Human Rights Watch avec Laurent Nkunda, Kirolirwe, 26 août 2006. 207 Romkema, Opportunities and Constraints, pp. 53-56. 208 Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Rapport de mission dinvestigation sur les cas dinsécurité dans la province du Nord-Kivu, 31 mars 2007, p. 27 (ci-après désigné comme Assemblée provinciale, Rapport de Mission). 209 Mixage, brassage, insécurité généralisée à lEst du pays : la question orale se poursuit à huis clos, Le Potentiel, 13 avril 2007, http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=44251 (consulté le 20 août 2007). 210 Conférence de presse donnée par le Président Joseph Kabila, Kinshasa (en français), retransmise par Digital Congo Television, 26 mars 2007. 211 Assemblée provinciale, Rapport de Mission. 212 Ibid. 213 Mixage des troupes : les agendas cachés, Le Phare Kinshasa, 21 mars 2007, http://www.lepharerdc.com/www/index_view.php?storyID=2501&rubriqueID=8 (consulté le 4 juillet 2007). 214 Entretien de Human Rights Watch avec le Gouverneur Paluku Kahongya Julien, Goma, 10 avril 2007. 215 Entretien de Human Rights Watch avec lhonorable Kakizumwami Habimana, député provincial, Goma, 26 mai 2007. 216 RDC: des députés des Kivu (est) suspendent leur participation à l'Assemblée, Agence France-Presse, 29 mai 2007, http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=14686 (consulté le 7 juin 2007). 217 Clôture jeudi de la session extraordinaire du Sénat, Le Potentiel, 20 juillet 2007, http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=49124 (consulté le 20 août 2007). 218 Joe Bavier,Larmée suspend ses opérations contre les FDLR en RDC, Reuters, 12 août 2007. 219 Communiqué de presse de la MONUC, 15 août 2007, envoyé à Human Rights Watch par email, 15 août 2007. |