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Lors de sa visite officielle ce mercredi 19 avril au Caire, le Président français Jacques Chirac devrait presser le Président Hosni Moubarak de libérer le chef de l’opposition Ayman Nour et de mettre fin aux persécutions dont ce dernier est victime, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

En décembre dernier, une cour de justice égyptienne a condamné Nour à cinq ans de prison avec travaux forcés sur la base d’accusations selon lesquelles il aurait falsifié des signatures sur la pétition servant à l’enregistrement pour son parti, Ghad (Demain), un an auparavant. Lors de la première élection présidentielle multipartite d’Egypte, en septembre dernier, Nour s’était révélé le plus farouche critique de Moubarak, alors en fonction, et avait reçu plus de votes qu'aucun autre de ses adversaires. Mais au cours des élections parlementaires, en novembre et décembre dernier, Nour a perdu son siège au profit d’un ancien haut fonctionnaire de la sécurité d’état.

« Le président Moubarak mène une campagne de persécution honteuse pour punir Ayman Nour des défis politiques qu’il lui pose », a indiqué Joe Stork, le directeur adjoint de la division Afrique du Nord et Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Le président Chirac devrait le prévenir que cette persécution met à mal l'engagement explicite de l'Egypte en faveur de plus de réformes démocratiques et menace la qualité des relations avec la France ».

La condamnation de Nour est survenue après un procès jalonné d’irrégularités. Un témoin majeur de l’accusation a déclaré devant la cour qu’il avait fait sa confession à cause de menaces de torture. Fin février, l'état a ouvert une nouvelle enquête contre Nour accusé cette fois « d'avoir agressé le responsable du PDN », autrement dit Moubarak, alors à la tête du Parti Démocratique National. Une autre enquête fut ouverte contre Gameela Ismail, sa femme, qui est aussi correspondante pour l’hebdomadaire américain Newsweek. Elle est accusée d’avoir agressé un fonctionnaire de police lors d’une manifestation au lendemain de la condamnation de son mari. Elle nie ces accusations.

Le 9 avril, lors d’une visite de Gameela Ismail à la prison, des responsables pénitenciers ont refusé de laisser Nour lui transmettre une plainte écrite afin qu’elle la remette à une cour de justice administrative, ainsi qu’un article qu'il avait rédigé pour le journal du Parti Ghad. Nour a confié à sa femme que quelques jours plus tôt, le directeur de la prison, le général Mahmoud Wagdi, lui « avait conseillé » d'arrêter ses critiques à l’encontre de Moubarak et de son fils Gamal.

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