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Libye : L’Union africaine et divers gouvernements devraient exiger la fin immédiate de la répression meurtrière

Les forces de sécurité ont tué au moins 233 manifestants en quatre jours

Actualisation 20.02.11 (18h EST) : Selon les dernières informations recueillies par Human Rights Watch auprès de sources hospitalières, le  nombre de manifestants tués depuis le 17 février dans cinq villes libyennes (Ajdabiya, Baida, Benghazi, Derna et Zawiya) s'élève désormais à au moins 233 personnes.

(New York, le 20 février 2011) - L'Union africaine et tous les pays africains, arabes et occidentaux qui entretiennent des relations avec la Libye devrait exhorter le gouvernement libyen à mettre fin immédiatement  aux homicides illégaux de manifestants, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Au moins 173 manifestants ont été tués au cours des trois derniers jours, selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch auprès de sources hospitalières et d'autres témoins.

Selon divers témoignages, les forces de sécurité libyennes ont  utilisé des mitrailleuses et tiré à balles réelles sur des manifestants rassemblés à Benghazi, la deuxième ville du pays, le 19 février. Ces violences ont fait des dizaines de morts et de blessés, suscitant des préoccupations graves quant au recours injustifié et illégal à la force par les autorités.

Le gouvernement a coupé l'accès à Internet dans tout le pays et a arrêté de nombreux Libyens qui avaient donné des entrevues téléphoniques aux médias, rendant l'obtention d'informations fiables extrêmement difficile.

« Une catastrophe en termes de droits humains se déroule en Libye tandis que des manifestants font face à des balles réelles et risquent leurs vies pour la troisième journée consécutive », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La Libye cherche à empêcher tout filtrage de l'information, mais ne peut dissimuler la réalité d'un véritable massacre. »

Selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch, des milliers de personnes se sont rassemblés à Benghazi le 19 février lors des funérailles de 14 manifestants tués la veille par les forces de sécurité. Après avoir quitté la place située face au tribunal de Benghazi, le cortège funèbre s'est dirigé vers le cimetière de Hawari. Le cortège est passé devant la Katiba El Fadil Bu Omar, un complexe qui comprend l'une des résidences du colonel Mouammar Kadhafi et qui est protégé par de nombreuses forces de sécurité de l'État.

C'est alors que selon trois témoignages concordants recueillis par Human Rights Watch, les agents de sécurité - aisément reconnaissables à leurs uniformes et bérets jaunes - ont commencé à tiré sans discernement sur les manifestants. L'un d'entre eux, A.G., a déclaré à Human Rights Watch, « C'est à ce moment qu'ils ont ouvert le feu sur nous, alors que nous marchions pacifiquement, tout en scandant des slogans contre le régime et contre Kadhafi. »

Human Rights Watch appelle l'Union africaine, l'Union européenne - et en particulier la France, l'Italie et le Royaume-Uni - ainsi que les États-Unis et d'autres pays entretenant des relations avec la Libye à :

  • Exiger publiquement la fin de l'usage illégal de la force contre des manifestants pacifiques ;
  • Annoncer que toute personne responsable de violations graves du droit international relatif aux droits humains sera tenue individuellement responsables et devra répondre de ses actes ;
  • Imposer un embargo sur toutes les exportations d'armes et de matériel de sécurité à la Libye ; et
  • Exhorter le gouvernement libyen à rétablir l'accès à l'internet dans l'ensemble du pays.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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