Background Briefing

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Résumé

Dans un Burundi qui a retrouvé l’accalmie sur presque la totalité de son territoire, les Nations Unies ont pris le relais de la Mission Africaine au Burundi (AMIB), cette force de maintien de la paix qui avait été déployée sous l’égide de l’Union africaine. La nouvelle force de l’ONU, connue sous le nom de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB), devra faciliter la mise à exécution des accords conclus entre le gouvernement du Burundi et les anciens groupes d’opposition armés, en ce compris le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) de Pierre Nkurunziza, le groupe d’opposition armée hutu le plus important. La concrétisation de ces accords a été émaillée de longues hésitations qui constamment, mettent en péril une paix qui reste fragile.

Le mandat de l’ONUB lui impose de protéger les civils qui se trouvent en situation de danger imminent. Cette disposition du mandat revêt une importance cruciale à un moment où, dans la province de Bujumbura rural, le gouvernement du Burundi et les FDD de Pierre Nkururunziza ont intensifié la guerre, voire allié leurs efforts, contre les Forces Nationales de Libération (FNL) de Agathon Rwasa, un plus petit mouvement rebelle hutu.1 Au cours de ces derniers mois, aux portes de la capitale, les soldats de l’armée gouvernementale (Forces Armées Burundaises, FAB) et les combattants des deux mouvements armés ont violé le droit international humanitaire en tuant, violant, blessant des civils et procédant au pillage de leurs biens. Les acteurs burundais et ceux de la communauté internationale se concentrent sur les développements diplomatiques en délaissant largement la réalité de ces crimes qui perdurent. Un civil a résumé la situation : « Pendant la guerre, le civil est comme un pont sur lequel tout le monde passe. A aucun moment, il ne choisit de collaborer mais il est contraint de le faire sous la contrainte. Les autres, rebelles ou soldats, sont armés, c’est la grande différence. » 2



[1] Traditionnellement opposés à toute négociation avec le gouvernement, les FNL ont modifié leur position le 21 avril 2004 et annoncé un cessez-le-feu pour faciliter des pourparlers. Vingt-quatre heures plus tard, ces efforts étaient anéantis par la reprise des combats.

[2] Entretien de Human Rights Watch, Bujumbura, 4 mars 2004.


index  |  next>>juin 2004