Rapports de Human Rights Watch

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Résumé

Après des années d’une guerre civile très dure, le Burundi a vu en août 2005 l’arrivée de son premier gouvernement démocratiquement élu, en douze ans. En prenant ses fonctions, le nouveau président, Pierre Nkurunziza, qui est également à la tête de l’ancien mouvement rebelle du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) a promis de protéger les droits humains et d’établir l’état de droit. Au cours des derniers mois, le dernier groupe rebelle restant, les Forces nationales de libération (FNL) conduit par Agathon Rwasa, est apparu disposé à négocier la fin de la guerre.

Au moment même où s’esquissait un nouveau départ et où l’espoir renaissait, des soldats burundais et des agents des services de renseignements ont sommairement exécuté et torturé des civils, remettant ainsi en question les assurances données par le nouveau gouvernement sur la protection des droits humains. Alors que les soldats du gouvernement et les responsables officiels semblaient plus disposés à respecter le droit dans les zones où le CNDD-FDD jouit d’un fort soutien, ils ont continué à se livrer à des abus contre les civils dans la zone où la force du FNL est manifeste, dans la capitale Bujumbura et ses environs comme ils l’ont fait au cours de la décennie écoulée.

Les forces du FNL ont également assassiné des responsables du gouvernement local et ceux associés au CNDD-FDD comme elles l’ont déjà fait par le passé. Ces forces ont également continué de forcer des civils à fournir vivres, argent et autres biens.

Globalement satisfaits de la transition ayant permis l’arrivée au pouvoir, sans difficulté majeure, du nouveau gouvernement élu, de nombreux représentants d’ambassades et d’agences internationales ont concentré leur attention sur l’espoir de voir les nouvelles autorités protéger les droits humains et ne se sont pas prononcés publiquement sur la nouvelle vague d’abus. D’autres, dont les représentants de la division droits humains de l’Opération des Nations unies au Burundi (ONUB, Mission de maintien de la paix des Nations unies) ont recueilli des informations sur ces abus et ont promptement réagi, exigeant de rencontrer les responsables du gouvernement et des membres de la communauté internationale.

Si l’escalade des attaques du FNL contre des civils et celle des exécutions sommaires, des actes de torture et autres abus commis par les soldats et les responsables du gouvernement devaient se poursuivre, l’espoir initial de voir les droits humains jouir d’une protection accrue sous le nouveau gouvernement serait rapidement réduit à néant.


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