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Tunisie : Il faut mettre un terme au harcèlement des prisonniers politiques et de leurs familles

(Bruxelles, 7 décembre 2006) – Les autorités tunisiennes doivent mettre un terme à leurs représailles contre les prisonniers politiques qui font la grève de la faim et contre leurs proches, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.  

« Abdelhamid Jelassi et tous les autres prisonniers politiques en Tunisie, devraient être libérés, purement et simplement. En attendant, les autorités tunisiennes ne doivent pas aggraver l’injustice en punissant des prisonniers qui exercent l’un des droits peu nombreux dont ils disposent – le droit de faire la grève de la faim. »
Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch
  

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Le 5 décembre, des policiers de la ville de Sousse ont interrogé pendant une heure Monia Brahim, l’épouse de Abdelhamid Jelassi, un prisonnier qui fait la grève de la faim, à propos de ses contacts avec des organisations et des partisans des droits humains à l’étranger. Des agents habillés en civil l’avaient également interrogée le 30 novembre sur ses contacts à l’étranger, et lui avaient demandé de donner les noms de ces contacts.  
 
Jelassi, ainsi que Bouraoui Makhlouf, Hédi Ghali, et Mohammed Salah Gsouma, font partie de la centaine d’hommes encore emprisonnés depuis que les autorités ont pris des mesures plus sévères contre le mouvement islamiste Nahdha au début des années 90. Ces quatre hommes, ainsi que beaucoup d’autres, ont été déclarés coupables, en 1992, au cours de procès de masses manifestement peu équitables devant des tribunaux militaires, sous l’inculpation de complot pour renverser l’Etat. Au cours des dernières années, les autorités ont accordé la liberté conditionnelle à beaucoup de ces prisonniers Nahdha de longue durée, tout en réduisant les périodes de détention restantes pour d’autres. Jelassi, condamné à l’origine à la prison à vie, devrait maintenant être libéré en 2010, a déclaré sa femme.  
 
« Abdelhamid Jelassi et tous les autres prisonniers politiques en Tunisie, devraient être libérés, purement et simplement, » a affirmé Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. « En attendant, les autorités tunisiennes ne doivent pas aggraver l’injustice en punissant des prisonniers qui exercent l’un des droits peu nombreux dont ils disposent – le droit de faire la grève de la faim. »  
 
Brahim a demandé de l’aide parce qu’elle a été empêchée de voir son mari pendant trois semaines, car les autorités prétendaient qu’il avait refusé ses visites. Les autorités l’ont transféré de al-Mahdia à la prison de Messadine le 13 novembre, après qu’il ait entamé le 5 novembre, avec trois compagnons de cellule, une grève de la faim illimitée pour demander leur libération. Depuis sa dernière visite, le 11 novembre, Brahim n’a eu aucune nouvelle de la santé ou des conditions de son mari dans la nouvelle prison.  
 
Les conditions carcérales sont délibérément rudes pour les prisonniers politiques, bien qu’elles se soient améliorées quelque peu depuis le milieu des années 90. Jelassi, un ingénieur de 46 ans, a passé des années, de façon cumulée, en isolement cellulaire. Plus récemment, à al-Mahdia, il vivait avec ses trois compagnons de cellule à l’isolement en petit groupe, partageant leurs cellules mais avec l’interdiction de tout contact avec le reste de la population carcérale.  
 
Les autorités ont aussi transféré Bouraoui Makhlouf à l’extérieur de al-Mahdia après que les quatre co-détenus aient commencé leur grève. Sa famille a pu depuis lui rendre visite à la prison de Monastir.  
 
Les prisonniers politiques en Tunisie font fréquemment des grèves de la faim pour demander leur libération ou une amélioration de leurs conditions de détention. Dans une tentative pour contrôler et décourager ces grèves, les autorités ont parfois répliqué en transférant ou en isolant les prisonniers grévistes de la faim et en informant leurs familles que les prisonniers refusaient les visites familiales hebdomadaires. A la reprise des visites, les prisonniers ont dit à leurs proches qu’ils n’avaient jamais refusé leurs visites.  
 
« Au lieu d’essayer d’intimider la femme de Abdelhamid Jelassi, les autorités tunisiennes devraient soit lui permettre de lui rendre visite, soit donner des informations complètes et vérifiables sur son état de santé, » a déclaré Whitson.

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