HUMAN RIGHTS
WATCH hrw news EnglishSpanishRussianKoreanArabicHebrewspacer
RSSPortugueseGermanChinesePersianMore Languagesspacer

Ouzbékistan : Une défenseure des droits humains est condamnée à sept années de prison

L’UE devrait exiger sa libération avant de prendre une décision sur les sanctions

(New York, le 1er mai 2007) – La condamnation d’Umida Niazova, une défenseure ouzbèque des droits humains, devrait obliger l’Union européenne à faire de la libération des défenseurs des droits humains une condition préalable nécessaire à toute atténuation supplémentaire des sanctions contre l’Ouzbékistan, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Niazova est la traductrice pour le bureau de Human Rights Watch à Tachkent.

« Les autorités ouzbèques sont en train de punir Umida Niazova parce qu’elle a travaillé pour des groupes qui exposent des violations de droits humains, et elles souhaitent envoyer un message effrayant à d’autres personnes comme elle. »
Holly Cartner  
Directrice de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch
  

Aussi disponible en

english  german  russian  spanish 
Niazova a été condamnée le 1er mai à sept années de prison sur la base d’accusations à motivation politique par le Tribunal fédéral de Sergeli à Tachkent. Elle a été reconnue coupable de traversée illégale de la frontière, de contrebande ainsi que de distribution de documents causant le désordre public grâce à un soutien financier provenant de gouvernements étrangers (articles 223, partie 1; 246, partie 1 et 244/1, partie 3v du code pénal ouzbek).  
 
« Les autorités ouzbèques sont en train de punir Umida Niazova parce qu’elle a travaillé pour des groupes qui exposent des violations de droits humains, et elles souhaitent envoyer un message effrayant à d’autres personnes comme elle », a déclaré Holly Cartner, directrice de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « L’Ouzbékistan devrait immédiatement libérer Niazova et au moins 14 autres défenseurs des droits humains injustement détenus. »  
 
Human Rights Watch a également appelé les autres partenaires clés de l’Ouzbékistan, dont la Russie, à faire usage de leur influence auprès du gouvernement ouzbek pour insister sur la libération des défenseurs emprisonnés.  
 
Une représentante de Human Rights Watch qui a assisté au procès a dit que lors de l’audience du 1er mai, Niazova a déclaré au tribunal avoir travaillé pendant 10 ans dans les droits humains, et qu’il était normal de critiquer les autorités.  
 
« C’est l’idée même d’une démocratie », a dit Niazova au tribunal. « Si nous souhaitons construire une société civile, il doit être permis de critiquer les autorités. »  
 
Niazova avait également exprimé son espoir d’un verdict clément parce que son fils âgé de 2 ans venait d’apprendre à parler. Niazova est restée calme lors de la prononciation du verdict.  
 
La famille de Niazova a été autorisée à entrer dans la salle d’audience, mais des représentants des ambassades d’Allemagne et des Etats-Unis se sont vu refuser l’accès.  
 
« Une personne allemande est déjà présente », a déclaré le juge Nizam Rustamov, faisant allusion à la représentante de Human Rights Watch qui est une citoyenne allemande.  
 
Avant son arrestation, Niazova contribuait régulièrement à Radio Free Europe/Radio Liberty ainsi qu’à d’autres agences de presse. Elle a également travaillé avec des organisations non-gouvernementales internationales comme Freedom House et Internews.  
 
Niazova est l’une des 15 défenseurs des droits humains emprisonnés par les autorités ouzbèques sur la base d’accusations à motivation politique dans le cadre de sa répression féroce contre la société civile, déclenchée à la suite du massacre survenu à Andijan en mai 2005 ; au cours de ce massacre, des forces de sécurité ont tué des centaines de manifestants pour la plupart non armés alors qu’ils fuyaient une manifestation..  
 
Les sanctions de l’UE a l’encontre de l’Ouzbékistan – mises en place en novembre 2005 en réponse au refus par le gouvernement ouzbek d’autoriser une enquête internationale et indépendante au sujet du massacre – doivent être réexaminées le 14 mai lors d’une réunion du Conseil des Affaires Générales et relations extérieures de l’UE. L’un des critères d’évaluation pour reconsidérer les sanctions est la « volonté de se conformer aux principes de respect des droits de l’homme, de l’Etat de droit et des libertés fondamentales ». Mais l’Union européenne n’a jamais fait de la libération des défenseurs des droits humains en Ouzbékistan une condition pour atténuer les sanctions, choisissant au lieu de ceci de se concentrer sur l’établissement d’un « dialogue structuré sur les droits humains » avec le gouvernement ouzbek.  
 
L’Union européenne, sous la présidence de l’Allemagne, n’a par ailleurs fait aucune déclaration publique ni sur Niazova ni sur aucun des autre défenseurs des droits humains emprisonnés, et n’a pas demandé leur libération.  
 
« La condamnation de Niazova est avant tout une honte pour le gouvernement ouzbek, mais c’est aussi une honte pour l’UE », a déclaré Cartner. « L’UE doit maintenant affirmer avec une clarté absolue qu’aucune atténuation des sanctions ne sera envisagée avant que Niazova et les 14 autres défenseurs des droits humains ne soient libérés. »  
 
Les autres défenseurs ouzbeks des droits humains sont : Gulbahor Turaeva, Saidjahon Zainabitdinov, Mutabar Tojibaeva, Nosim Isakov, Norboi Kholjigitov, Abdusattor Irzaev, Habibulla Okpulatov, Azam Formonov, Alisher Karamatov, Mamarajab Nazarov, Dilmurad Mukhiddinov, Rasul Khudainasarov, Bobumurod Mavlanov, and Ulugbek Kattabekov.

HRW Logo

À propos de HRW | Communiqués | Publications | Régions | Campagnes | Faire un Don | Librairie | Festival de Film | Recherche | Plan du Site | Contactez-nous | RSS Newsfeed | Mentions Légales

© Copyright 2006, Human Rights Watch    350 Fifth Avenue, 34th Floor    New York, NY 10118-3299    USA