Rapports de Human Rights Watch

Conclusion

L’attention accordée aux détenus abattus par la police ainsi qu’à la question de la présomption d’innocence des personnes accusées survient à un moment où le gouvernement rwandais est particulièrement désireux de prouver qu’il a placé la barre très haut en matière de justice. Certains  de ses dirigeants s’emploient à démontrer un niveau de compétence judiciaire et d’impartialité qui encouragera les investissements plus importants de capitaux dont le développement économique a cruellement besoin. D’autres s’appliquent à persuader les juges et les procureurs étrangers que les tribunaux rwandais sont capables de juger en toute équité les personnes accusées de génocide qui résident à l’étranger et font actuellement l’objet d’un examen en vue de leur extradition du Royaume-Uni et d’autres pays européens vers le Rwanda.

La légitimité d’un système judiciaire est intimement liée à celle de son système policier. Au regard des normes internationales auxquelles le Rwanda souscrit à l’instar de nombreuses autres nations, cette légitimité requiert, entre autres, la protection de la vie des détenus ainsi que la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable pour les personnes accusées d’un délit, quel qu’il soit. Si le gouvernement rwandais veut démontrer la qualité de ses tribunaux et de sa police, il doit prendre sans délai des mesures claires visant à faire en sorte que les policiers et autres Rwandais respectent ces normes.