Africa - West

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    IX. RESPONSABILITÉ POUR LES ABUS

Les gardiens jouissaient d'une autorité pratiquement totale sur la population civile. Cette situation rendait improbable la recherche des responsables d'abus. Si les autorités affirment que les gardiens sont des civils opérant selon des lois civiles, les gardiens répondaient beaucoup plus directement de leur conduite auprès des soldats. Les gardiens recevaient leurs ordres, leurs armes et leurs munitions des soldats. Ils recevaient également d'eux des indications parfois moins explicites, mais toutefois clairement comprises, concernant le type de comportement qui était tolérable. Même si les soldats méprisaient ou insultaient parfois les gardiens, ils avaient néanmoins besoin d'eux comme liens avec les populations locales. "Les gens de la rue n'osaient pas dire un seul mot contre nous," a déclaré un gardien. Il continua ainsi,

Les soldats nous croyaient sur parole pour tout. Même si un gardien disait que quelqu'un était un rebelle, les soldats le croyaient sans preuve. Les soldats disaient, "Ce sont des gens de chez vous. Vous les connaissez mieux que nous."62

Dans plusieurs des cas de vols détaillés ci-dessus, des gardiens ont été arrêtés et accusés de crimes mais n'ont pas encore été traduits en justice.63

62 Entretien conduit par Human Rights Watch, juin 2001.

63 Entretiens conduits par Human Rights Watch, Bururi, 18 août 2000 ; Bujumbura, 29 septembre et 4 octobre 2000 ; juillet 2001.

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