Rapports de Human Rights Watch

<<précédente  |  index  |  suivant>>

Reactions Des Autorités Gouvernementals

En réponse aux récits faisant état de détentions illégales et de torture, les officiers droits humains de l’ONUB ont à plusieurs reprises demandé au Commissaire de la police municipale ainsi qu’à d’autres autorités de pouvoir rendre visite aux détenus. Toutes leurs demandes ont été refusées.53 Des magistrats du gouvernement burundais ont tenté de voir les personnes détenues dans le centre PSI le 20 octobre. Ils ont été autorisés à visiter certaines parties du site mais se sont vus refuser l’accès aux détenus concernés.54 Des représentants de Human Rights Watch et d’organisations burundaises de défense des droits humains ont également demandé en vain à des personnalités officielles l’autorisation de rencontrer les détenus.55

En réponse à des questions publiques, le porte-parole de l’armée, le Major Adolphe Manirakiza a nié que des soldats FDN avaient commis des violations des droits humains et a qualifié de « sans fondements » les allégations faisant état de meurtres et de torture de civils par l’armée56. Il a affirmé que « les personnes arrêtées soupçonnées de collaboration avec le FNL sont normalement envoyées vers des postes de police pour investigation et qu’après cela, les dossiers sont envoyés aux institutions judiciaires. » 57

Le Ministre de la défense, le Général Germain Niyoyankana, a été plus affable lors d’un entretien avec Human Rights Watch. S’il a insisté pour dire que les personnes autrefois affiliées au FNL avaient obligation de se rendre aux autorités et de renoncer formellement à leur affiliation, il a également déclaré que la torture et les exécutions sommaires étaient clairement inacceptables et que les responsables de tels actes devaient être punis. Il a pris bonne note des détails des cas et concernant l’un d’entre eux, il a immédiatement demandé des informations à un officier. A cause de problèmes techniques affectant le réseau téléphonique, il n’a pu achever sa conversation mais il a promis de donner suite à ce cas et à d’autres.58

Le 29 octobre, le Président Nkurunziza a commenté les arrestations de collaborateurs présumés du FNL lors d’un rassemblement dans la commune de Mubimbi, province de Bujumbura-rural, déclarant que ceux qui sont innocents seraient libérés et que s’il y avait eu des actes de torture, les victimes devraient intenter des actions en justice.59



[53] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un officier droits humains de l’ONUB, Bujumbura, 21 octobre 2005.

[54] Entretien conduit par Human Rights Watch, Bujumbura, 25 octobre 2005.

[55] Entretien conduit par Human Rights Watch, Bujumbura, 18 octobre 2005.

[56] IRIN, “Burundi: Iteka Denounces Rights Violations,” 21 octobre 2005.

[57] Ibid.

[58] Entretien conduit par Human Rights Watch, Bujumbura, 24 octobre 2005.

[59] La Radiodiffusion et Télévision Nationale du Burundi, radio transmission, 29 octobre 2005.


<<précédente  |  index  |  suivant>>