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Le conflit au Burkina Faso met en danger l’éducation

Un nouveau rapport révèle une intensification des attaques visant élèves, enseignants et écoles

Des écolières allongées par terre dans leur salle de classe pendant un exercice de simulation d’attaque tenu à Dori, dans la région du Sahel au Burkina Faso, le 3 février 2020.   (c) 2020 Olympia De Maismont/Getty Images

Le Burkina Faso a connu une multiplication des attaques visant élèves, enseignants et écoles en 2022 et 2023, selon un rapport rendu public aujourd’hui par la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA), une organisation partenaire de Human Rights Watch.

Le rapport mentionne plus de 270 attaques dirigées contre des établissements scolaires à travers le pays en 2022 et 2023, soit une forte hausse par rapport aux années précédentes, la GCPEA en ayant enregistrées 148 en 2020 et 2021. La Coalition a identifié 99 attaques contre des établissements scolaires en 2022, 31 ayant été détruits et au moins 53 autres endommagés. Plus de la moitié des attaques consistaient en des incendies criminels. La GCPEA a expliqué que la majorité des attaques sont attribuées à des groupes armés.

Le rapport reprend les conclusions de Human Rights Watch, qui a largement documenté les attaques liées à l’éducation perpétrées par des groupes armés islamistes au Burkina Faso entre 2017 et 2020. Ses membres ont tué, passé à tabac, enlevé et menacé des professionnels de l’éducation ; intimidé des élèves ; terrorisé des parents pour qu’ils empêchent leurs enfants de se rendre à l’école ; et endommagé, détruit et pillé des locaux.

Les combats entre les forces armées du Burkina Faso, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jama’at Nusrat al-Islam wa al-Muslimeen), lié à Al-Qaïda, et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) se sont intensifiés depuis l’arrivée en 2016 dans le pays de groupes armés islamistes en provenance du Mali. Toutes les parties sont responsables de graves violations.

Le conflit a provoqué le déplacement forcé de plus de deux millions de personnes et la mort de milliers de civils. En octobre 2023, l’ONU a signalé qu’un million d’enfants au Burkina Faso étaient déscolarisés. Un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) de juin dernier a révélé qu’avec plus de 6 100 établissements fermés au printemps 2023, le Burkina Faso « abritait près de la moitié de toutes les écoles fermées en Afrique centrale et de l’Ouest ».

La GCPEA a identifié au moins 11 incidents dans le cadre desquels des établissements scolaires ont été utilisés par les forces gouvernementales, les milices et les groupes armés à des fins militaires au Burkina Faso en 2022 et 2023. L’utilisation d’écoles à des fins militaires, comme leur conversion en bases militaires, empêche les élèves de s’y rendre et les met en danger.

En 2017, le Burkina Faso a approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, un accord politique engageant les pays à prévenir et à répondre aux attaques contre les élèves, les enseignants et les écoles. Toutes les parties au conflit armé au Burkina Faso devraient cesser immédiatement de commettre ce type d’attaques, et mettre en œuvre la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Les élèves et les enseignants devraient avoir le droit d’apprendre et d’enseigner en toute sécurité.

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