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Conseil des Ministres franco-allemand : une opportunité pour défendre les droits

La rencontre entre Macron et Merkel doit être axée sur la protection de l’État de droit dans l’UE

La Chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Emmanuel Macron participent à une conférence de presse conjointe lors du Sommet de l'UE à Bruxelles, Belgique, le 23 juin 2017.  © 2017 Reuters
 

Le 13 juillet, le Président français Emmanuel Macron accueillera pour la première fois le Conseil des Ministres franco-allemand, en présence de la Chancelière allemande Angela Merkel. Tous deux ont promis de revitaliser l’Europe. Lorsqu’il était candidat, Macron s’est engagé à défendre les valeurs de l’Union européenne et à soutenir l’adoption de sanctions à l’encontre d’États membres de l’UE qui les mettent à mal.

En attendant, il ne fait aucun doute que les principes fondateurs de l’UE, que sont le respect des droits humains et l’État de droit, sont bafoués au sein de l’union par des gouvernements populistes de la droite radicale.

Pour démontrer le sérieux de leurs engagements, Macron et Merkel devraient placer les droits humains au cœur de leur vision du projet européen.

Cela doit tout d’abord se traduire par une réponse à la remise en cause de l’État de droit dans des pays tels que la Hongrie et la Pologne.

En Pologne, le parti Droit et Justice au pouvoir a vidé de sa substance le Tribunal constitutionnel et a accru l’influence du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire, affaiblissant ainsi l’État de droit. Le mois dernier, le gouvernement a adopté des restrictions à l’accès à la pilule du lendemain – une vraie attaque contre les droits des femmes. De plus, la Pologne bloque l’accès à son territoire aux demandeurs d’asile, en les renvoyant vers la Biélorussie, qui n’est pas un pays sûr, au mépris des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme.

En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a intensifié les attaques contre les voix dissidentes, en adoptant des lois visant à fermer l’Université d’Europe centrale et à délégitimer le travail de groupes non-gouvernementaux recevant des financements étrangers. Une agressive campagne d’affichage financée par le gouvernement contre le milliardaire et philanthrope George Soros est la dernière mesure en date prise par Orban pour le diaboliser, lui et les principales organisations de la société civile du pays.

Macron et Merkel devraient envoyer un message clair à Viktor Orban et au leader du parti Droit et Justice Jarosław Kaczyński : que le respect de l’État de droit et des institutions démocratiques n’est pas négociable en Europe.

Merkel et Macron ont tous deux pris position contre les mouvements populistes ouvertement hostiles aux droits humains. Ils ont à présent l’opportunité de montrer que relancer le projet européen va de pair avec la promotion des valeurs de démocratie et des droits humains.   

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