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Chine : Répression des commémorations du massacre de Tiananmen

35 ans après le massacre, des personnes tentant de le commémorer ont été emprisonnées et les familles des victimes sont toujours privées de réparations

Des milliers de manifestants pro-démocratie étaient rassemblés sur la place Tiananmen («  Porte de la paix céleste »), à Pékin, en Chine, le 17 mai 1989. © 1989 Sadayuki Mikami/AP Photo

(New York, 2 juin 2024) – Le gouvernement chinois continue de réprimer toute discussion et commémoration du massacre de Tiananmen de 1989, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. À l’approche du 35ème anniversaire de ce massacre, le 4 juin 2024, les autorités chinoises ont de nouveau empêché toute tentative de commémoration.

En Chine continentale et à Hong Kong, le gouvernement a emprisonné des personnes qui cherchaient à rendre hommage à la mémoire des victimes, tout en continuant de refuser de reconnaître la responsabilité gouvernementale dans le massacre, ou d’accorder des réparations aux victimes et à leurs familles.

« Le gouvernement chinois cherche à effacer le massacre de Tiananmen des mémoires, dans toute la Chine et à Hong Kong », a déclaré Maya Wang, directrice par intérim de la division Chine à Human Rights Watch. « Mais 35 ans plus tard, le gouvernement ne parvient toujours pas à éteindre la flamme du souvenir, entretenue par des personnes qui risquent tout pour promouvoir la démocratie et le respect des droits humains en Chine. »

Le gouvernement chinois ignore depuis longtemps les appels nationaux et internationaux à la justice pour le massacre de la place Tiananmen. Certaines sanctions imposées à l’époque par l’Union européenne et les États-Unis ont été atténuées ou contournées au fil des ans. L’absence de réponse internationale soutenue et coordonnée au massacre de Tiananmen et à la répression qui a suivi a contribué aux violations des droits humains, de plus en plus flagrantes, perpétrées par Pékin.

Vidéo de HRW de juin 2014, à l’occasion du 25ème anniversaire du massacre de Tiananmen, et rediffusée en juin 2024, à l’occasion du 35ème anniversaire.

Parmi ces violations figurent des crimes contre l’humanité contre les Ouïghours et d’autres musulmans turciques au Xinjiang, l’imposition à Hong Kong de deux lois sur la sécurité nationale qui y ont supprimé des libertés autrefois protégées, l’intensification de la répression au Tibet et la persécution des défenseurs des droits humains dans toute la Chine.

Les gouvernements étrangers devraient s’efforcer à nouveau de demander des comptes au gouvernement chinois en soutenant l’appel lancé en juin 2020 par 50 experts des droits humains des Nations Unies ; ces experts exhortaient le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à créer le poste d’un Rapporteur spécial indépendant, doté d’un mandat pour surveiller et signaler les violations des droits humains en Chine. Les gouvernements étrangers devraient également marquer publiquement le 35ème anniversaire du massacre de Tiananmen, y compris dans leurs ambassades et consulats en Chine et sur leurs comptes en ligne, et exhorter le gouvernement chinois à cette occasion à agir en faveur de l’obligation de rendre des comptes.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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