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Aux États-Unis, la désinformation liée aux élections cible les communautés de couleur

La diffusion d’informations fiables est indispensable pour garantir des élections libres et équitables

Enregistrement d’une émission de la station de radio Campesina, en langue espagnole, dans le studio de Campesina à Phoenix, en Arizona, le 20 mars 2024. L’un des objectifs de cette radio est de diffuser auprès d’électeurs latinos des informations pertinentes au sujet des élections aux États-Unis. © 2024 Serkan Gurbuz/AP Photo

Des acteurs malveillants inondent les réseaux sociaux d’informations fausses et trompeuses à l’approche des élections américaines de novembre, ciblant de manière disproportionnée les communautés de couleur. Ce flot de désinformation suscite des inquiétudes quant au risque d’une modification des tendances électorales et intentions de vote, ce qui pourrait affecter les résultats des élections présidentielle et législatives.

La « mésinformation » est la diffusion par inadvertance de fausses informations sans intention spécifique de nuire, tandis que la « désinformation » est la diffusion intentionnelle de fausses informations, afin de tromper délibérément les gens. La désinformation peut inclure des informations vagues ou incorrectes sur le processus de vote, ce qui équivaut à une suppression de certains électeurs ; ceci serait semblable aux tentatives de l’ère « Jim Crow » visant à priver les électeurs noirs de leurs droits par le biais de taxes électorales et de tests d’alphabétisation. Aujourd’hui, les communautés noires, brunes et immigrées continuent d’être touchées par la désinformation, qui exploite parfois leurs traumatismes pour influencer ces électeurs.

Par exemple, lors des élections de 2020, les électeurs latinos de Floride ont été ciblés par des spots publicitaires qui créaient un faux lien entre le président Joe Biden et le président vénézuélien Nicolás Maduro, connu pour ses pratiques répressives. Des immigrants qui ont besoin de traduction de contenus sont confrontés au risque d’erreurs de traduction dans les groupes WhatsApp et sur les autres plateformes de médias sociaux, où la modération du contenu en espagnol est limitée.

Encore plus que pour les  textes, la désinformation au niveau des éléments visuels et audio peut être particulièrement difficile à détecter et à démystifier. Ces menaces sont amplifiées par l’essor de l’intelligence artificielle (IA). Non seulement l’IA est utilisée pour produire rapidement et à moindre coût une désinformation réaliste, mais les acteurs malveillants peuvent également utiliser l’IA pour atteindre les communautés de couleur avec encore plus de précision.

Des images générées par l’IA montrant l’ancien président Donald Trump avec des électeurs noirs ont récemment été publiées sur les réseaux sociaux dans une tentative apparente d’attirer ces électeurs. Certaines images ont été créées par des groupes de médias conservateurs, et d’autres par des particuliers. De faux comptes de médias sociaux ont aussi été créés, pour diffuser de fausses informations auprès d’électeurs noirs.

Les élus, les médias et les groupes communautaires devraient travailler ensemble pour fournir des sources d’information précises, fiables et accessibles à tous, en particulier aux communautés qui ont une certaine méfiance à l’égard du processus politique. Les plateformes en ligne ont la responsabilité de respecter les droits humains, y compris le droit de vote. Ces garanties sont nécessaires pour obtenir la tenue d’élections libres et équitables, qui sont au cœur du système démocratique américain.

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