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Une brutalité qui exige l’établissement des responsabilités

Le Brief du Jour du 20 août 2024

Une manifestante drapée des drapeaux national géorgien et européen se tient devant la police, qui bloque l'accès au bâtiment du parlement, lors d'une manifestation contre la loi sur les "agents de l'étranger" à Tbilissi, en Géorgie, le 14 mai 2024.  © 2024 AP Photo/Shakh Aivazov

La Géorgie se dirige vers des élections parlementaires en octobre, mais des signes avant-coureurs de violence politique sont déjà visibles.

Alors qu’un schéma clair de harcèlement et d'intimidation visant les activistes, les médias indépendants et les critiques du gouvernement, les autorités ne semblent pas prendre ces cas au sérieux.

Entre fin avril et juin, des agresseurs non identifiés ont violemment attaqué plus d'une douzaine d'activistes. Les nouvelles recherches de HRW décrivant ces incidents sont alarmantes.

Dans de nombreux cas, les victimes ont subi des blessures à la tête et d'autres traumatismes nécessitant une hospitalisation. La plupart de ces agressions ont eu lieu en public, souvent devant des témoins et des caméras de surveillance. Les preuves sont là, si la police souhaite les examiner, mais quelque chose semble les retenir.

Bien que la police ait officiellement ouvert des enquêtes sur la plupart des incidents, aucun suspect n'a été identifié ou arrêté. Aucune victime n'a été convoquée pour identifier des suspects.

Beaucoup des survivants avaient pris position contre le projet de loi sur les "agents de l’étranger", que le parti au pouvoir, appelé « Rêve géorgien », a introduit en avril et adopté six semaines plus tard. Cette loi – désormais en vigueur – porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment la liberté d'association.

Elle cible la société civile et les médias indépendants en obligeant certaines organisations non gouvernementales et médias à se déclarer comme des « organisations poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère ». Ironiquement, alors qu'elle prétend réduire l'influence étrangère en Géorgie, cette loi s'inspire d’une législation similaire en Russie, tout comme un projet de loi anti-LGBT qui a suivi.

Les dirigeants du parti au pouvoir ont également laissé entendre qu'ils utiliseraient cette loi contre les critiques à l'approche du vote pour élire le parlement, au mois d'octobre.

L'indignation publique suscitée par le projet de loi sur les « agents de l’étranger » a provoqué certaines des plus grandes manifestations pacifiques que la Géorgie ait connues ces dernières décennies, manifestations qui, dans certains cas, ont été réprimées par une violence policière injustifiée. Ce projet de loi a également suscité de vives critiques de la part des partenaires internationaux de la Géorgie. Malgré tout, le gouvernement a fait passer cette législation abusive.

La crainte aujourd'hui est que l'impunité pour ces attaques récentes encourage davantage de violence politique et d'instabilité à l'approche des élections parlementaires en octobre. Le fait que les agresseurs de dissidents aient échappé à la justice jusqu'à présent envoie le message qu'ils pourront probablement recommencer.

Si les autorités veulent envoyer un message différent – qu'elles ne tolèrent pas la violence à motivation politique – il est grand temps de lancer des enquêtes efficaces et crédibles.

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