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Myanmar : Les Rohingyas confrontés à de nouvelles atrocités

Les attaques des forces armées s’intensifient après sept années de désespoir

Des Rohingyas ayant fui le Myanmar marchaient vers un camp réfugiés à Teknaf, au Bangladesh, le 13 septembre 2017. © 2017 Md. Mehedi Hasan/Pacific Press/Sipa USA via AP Photo

(Bangkok) – Au Myanmar, les musulmans rohingyas sont confrontés aux menaces les plus graves depuis 2017, lorsque l’armée de ce pays a mené une vaste campagne de massacres, de viols et d’incendies criminels dans l’État de Rakhine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le 25 août 2024 marquera le septième anniversaire du début des crimes contre l’humanité et des actes de génocide perpétrés par l’armée, qui ont forcé plus de 750 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh.

Au cours des derniers mois, l’armée du Myanmar et l’Armée d’Arakan, un groupe armé composé de membres de l’ethnie Rakhine, ont commis des massacres, des incendies criminels et des opérations d’enrôlement forcé ciblant les communautés rohingyas dans l’État de Rakhine. Le 5 août, près de 200 personnes auraient été tuées à la suite de frappes de drones et de bombardements sur des civils fuyant les combats dans la ville de Maungdaw, près de la frontière avec le Bangladesh, selon des témoins rohingyas. Environ 630 000 Rohingyas vivent toujours au Myanmar, sous un système d’apartheid qui les rend particulièrement vulnérables face à la reprise des combats.

« Les Rohingyas vivant dans l’État de Rakhine subissent des exactions qui rappellent tragiquement les atrocités commises par l’armée du Myanmar en 2017 », a déclaré Elaine Pearson, directrice de la division Asie à Human Rights Watch. « Une fois de plus, les forces armées chassent des milliers de Rohingyas de chez eux en commettant des meurtres et des incendies, les laissant sans aucun endroit sûr où se réfugier. »

Le conflit a déplacé plus de 320 000 personnes dans l’État de Rakhine et dans le sud de l’État de Chin depuis novembre 2023. Dans le même temps, la junte a intensifié son blocage de l’aide humanitaire, avec des conséquences parfois fatales ; il s’agit d’une forme de punition collective, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire et enfreint la résolution de 2022 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que le consensus en cinq points de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), de 2021.

Au Bangladesh, environ un million de réfugiés rohingyas sont confrontés à des conditions de plus en plus difficiles dans les camps de Cox’s Bazar, dans un contexte de violence croissante commise par des groupes armés et des gangs criminels. Rien qu’en août, des membres de l’Organisation de solidarité avec les Rohingyas et de l’Armée du salut des Rohingyas d’Arakan ont signalé des meurtres, des enlèvements, des recrutements forcés, des actes d’extorsion et des vols. Les autorités bangladaises ne fournissent pas aux réfugiés rohingyas l’accès à la protection, à l’éducation, aux moyens de subsistance et à la liberté de mouvement dont ils ont besoin.

En juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a accepté les interventions de sept gouvernements dans l'affaire opposant la Gambie au Myanmar en vertu de la Convention sur le génocide. Les audiences sur le fond de l'affaire auront probablement lieu en 2025. Par ailleurs, la Cour pénale internationale (CPI) mène actuellement une enquête sur cette situation, bien que sa compétence soit limitée aux crimes présumés commis au Bangladesh, un pays membre de la CPI.

Communiqué complet disponible en anglais.

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