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Le siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas, photographié en novembre 2019. © 2019 AP Photo/Peter Dejong, File

Le Kremlin a annoncé que le président russe Vladimir Poutine se rendrait en Mongolie demain.

Cette annonce a suscité une avalanche de questions dans les médias et de considérations diplomatiques, puisque Vladimir Poutine est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) et que la Mongolie, en tant que membre de la CPI, a l'obligation de l'arrêter.

La CPI a délivré un mandat d'arrêt à l'encontre de Poutine l'année dernière dans le cadre de l'enquête qu'elle mène actuellement sur l'Ukraine. Les accusations - également portées contre la commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova - concernent l'enlèvement massif d'enfants dans les régions de l'Ukraine occupées par la Russie.

Comme nous l'avons déjà souligné à plusieurs reprises dans cette newsletter, le transfert forcé de populations d'un territoire occupé est un crime de guerre.

Les lecteurs réguliers du Brief du Jour retrouveront peut-être quelque chose de familier dans la situation de la Mongolie.

L'année dernière, Poutine a cherché à assister au sommet des BRICS à Johannesbourg, la réunion de haut niveau rassemblant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Cependant, l'Afrique du Sud étant membre de la CPI, le gouvernement s'est vu rappeler ses obligations d'arrêter Poutine s'il apparaissait sur le sol sud-africain.

Finalement, l'Afrique du Sud a annoncé - après un "certain nombre de consultations" - que Poutine ne viendrait finalement pas en personne au sommet.

Qu'il s'agisse de l'Afrique du Sud à l'époque ou de la Mongolie aujourd'hui, la motivation de Poutine dans ces initiatives semble assez claire. Il veut être perçu non pas comme le fugitif de la justice internationale qu'il est, mais comme un leader international reconnu.

S'il parvient à convaincre des gouvernements de l'accueillir en visite, c'est une bonne chose pour lui. Si ce gouvernement est membre de la CPI, c'est encore mieux pour lui.

Tous les regards sont donc tournés vers Oulan-Bator aujourd'hui : que va faire la Mongolie ?

Le feuilleton d'un fugitif tentant d'échapper à la justice fait les gros titres des médias, mais rappelons avant tout ce dont il s'agit en réalité : les innombrables enfants ukrainiens que la Russie a enlevés et transférés de force dans d'autres territoires occupés d'Ukraine ou déportés en Russie.

De nombreux enfants ukrainiens ont été placés dans des familles d'accueil et d'adoption russes, on leur a attribué la nationalité russe et on les a séparé définitivement de leur famille, de leur communauté, de leur culture et de leur pays ukrainiens.

Personne ne sait ce qui se passera exactement dans les prochaines 24 heures. Poutine se rendra-t-il en Mongolie, membre de la CPI ? Dans l'affirmative, la Mongolie respectera-t-elle son obligation de l'arrêter ? Ou la visite sera-t-elle annulée, comme ce fut le cas pour l'Afrique du Sud l'année dernière ?

La seule chose dont on est sûr, c'est qu'il s'agira de 24 heures supplémentaires d'injustice criante pour tous ces enfants ukrainiens enlevés.

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