(New York, 7 juillet 2003) - La prolifération mondiale et la mauvaise utilisation des petites armes et des armes légères requiert une réponse internationale forte.
« Les gouvernements ont un long chemin à faire pour traiter le fléau des petites armes, » a annoncé Lisa Misol, chercheur sur le commerce des armes à Human Rights Watch. « Ils devraient commencer par corriger leur propre comportement ».
Des civils partout dans le monde sont à la merci d’utilisateurs abusifs de petites armes, tels ceux des forces rebelles et des armées gouvernementales.
Dans un nouveau document de présentation publié aujourd’hui, Human Rights Watch démontre un nombre important d’exemples récents d’abus des petites armes:
- Les petites armes ont été mal utilisées par les forces gouvernementales et rebelles en Birmanie, en Colombie, en Côte d’Ivoire, en République Démocratique du Congo, au Liberia, en Macédoine et au Népal, et dans des combats en Israël et dans les Territoires Occupés.
- Dans l’Afghanistan et l’Irak d’après conflit, la disponibilité étendue des petites armes a affaibli la sécurité, mis en péril l’autorité de la loi, a blessé les efforts de construction de la paix, et a mis les civils face à de graves dangers.
- Les petites armes sont également utilisées pour perpétrer des abus dans des pays non touchés par la guerre -tel que le Cambodge, le Guatemala, le Kirghizstan, le Nigeria et la Serbie.
Le Programme d'Action des Nations Unies se concentre sur la prévention des trafics illicites de petites armes. Cela ne concerne pas la mauvaise utilisation et s’adresse seulement à la responsabilité des gouvernements concernant la prévention du commerce illégal d’armes.
Human Rights Watch a remarqué que le processus onusien a aidé à porter l’attention sur le problème mondial des petites armes et entraîné un progrès dans certains cas, mais qu’un travail plus poussé est nécessaire.
« Cette crise des droits de l’homme attend une réponse orientée vers les droits de l’homme, » a indiqué Misol.
Human Rights Watch a appelé les gouvernements à prévenir et punir la mauvaise utilisation des petites armes, à la fois par les agents gouvernementaux et les acteurs privés. Les gouvernements devraient également cesser les transferts autorisés d’armes aux personnes qui en abusent et resserrer les contrôles pour prévenir et punir les trafics illicites d’armes et la circulation interne et irresponsable d’armes.
Les éléments clefs d’une approche des petites armes centrée sur les droits de l’homme incluent l’action gouvernementale pour:
- Respecter les responsabilités gouvernementales existantes afin de se conformer au droit international humanitaire et aux droits de l’homme, et s’assurer que la police et les forces armées fassent respecter strictement les standards internationaux.
- S’assurer que des lois adéquates sont en place pour punir la mauvaise utilisation des petites armes par des acteurs privés, et qu’elles soient effectivement appliquées et respectées.
- Arrêter d’autoriser le transfert ‘légal’ d’armes aux destinataires abusifs et adopter des instruments sur les transferts d’armes ayant force de loi, et contenant des critères de droits de l’homme et de droit humanitaire forts, tel que la proposition de Traité international du commerce des armes.
- Mettre fin aux lacunes légales et renforcer les contrôles laxistes qui autorisent le commerce du marché gris d’armes à progresser, et juger les trafiquants d’armes responsables, cet inclus en négociant les traités internationaux obligatoires sur la négociation, le marquage et le traçage d’armes.