(Paris, le 7 mai 2017) - Le président élu Emmanuel Macron devrait placer les droits humains au cœur de sa politique nationale et internationale tout au long de son mandat, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Macron a battu la candidate du Front National Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle française, le 7 mai 2017.
Lui et son gouvernement devraient également se pencher sur les causes de la forte progression de l’extrême droite lors de l’élection et s’attacher à y répondre. Marine Le Pen, la chef du Front National, remporte le meilleur score du parti d’extrême droite à une élection présidentielle, avec des propositions basées sur l’intolérance et la xénophobie.
Selon les résultats disponibles, Emmanuel Macron, le chef du récent mouvement centriste En Marche ! a reçu près de 66% des suffrages, tandis que Marine Le Pen, la candidate de l’extrême droite, a obtenu un peu plus de 34% et a reconnu sa défaite.
« C’est une nouvelle très encourageante pour la France et pour l’Europe que les électeurs et électrices français-e-s aient rejeté le populisme xénophobe », a déclaré Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. « En même temps, le score sans précédent de l’extrême droite est un signal d’alarme pour la France. Emmanuel Macron, son administration et le futur Parlement devraient se pencher sur ce qui a poussé tant de personnes à voter ainsi et s’attacher à répondre à ces préoccupations tout en défendant les droits pour tous. »
Emmanuel Macron et son futur gouvernement devraient également placer le respect des droits humains au centre des relations bilatérales de la France, notamment celles avec des pays leur tournant ouvertement le dos, comme la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite, ou encore l’Egypte et la Turquie.
En tant que chef des armées, le nouveau président devra par ailleurs veiller à ce que les opérations militaires extérieures de la France, notamment celles menées dans le cadre de la lutte anti-terroriste dans le Sahel et au Moyen-Orient, ne donnent pas lieu à des abus, par les armées soutenues ou par l’armée française elle-même.
À l’occasion de la campagne présidentielle, Human Rights Watch a fait parvenir à tous les candidats à l’élection un questionnaire portant sur onze sujets clé relatifs aux droits humains. Emmanuel Macron a répondu à ce questionnaire et mis en avant certains de ses axes politiques en matière de droits humains.
« Certaines des politiques promises par Emmanuel Macron vont dans la bonne direction de soutien aux droits humains, d’autres sont floues ou insuffisantes », a déclaré Bénédicte Jeannerod. « Le monde regarde la France et la manière dont elle protégera et donnera un nouveau souffle aux valeurs dont elle se réclame. Nous, avec la société civile, veillerons aussi à ce que ces valeurs soient une réalité. »