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Iran : Un dissident exécuté sur la base de vagues accusations

La condamnation de Rouhollah Zam avait été prononcée à la suite d’aveux douteux

Le journaliste et dissident iranien Rouhollah Zam, qui a exécuté à Téhéran le 12 décembre 2020, à l’âge de 42 ans. © 2020 Islamic Republic News Agency (IRNA)

(Beyrouth) - Les autorités iraniennes ont exécuté un éminent dissident et journaliste le 12 décembre, après l'avoir condamné sur la base de vagues accusations liées à la sécurité nationale, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Rouhollah Zam, qui avait créé la chaîne Amadnews sur la plateforme Telegram, a probablement été arrêté lors d'une visite en Irak en octobre 2019 et renvoyé de force en Iran, où il a été jugé pour son activisme. La Cour suprême d'Iran a confirmé le verdict le 8 décembre.

Le 12 décembre, le Bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran a annoncé que les autorités avait exécuté Zam, 42 ans, à la suite d’une condamnation pour « corruption sur terre », une vague accusation utilisée par les autorités iraniennes contre des dissidents politiques. Zam avait été visé par 17 chefs d'accusation, dont la création d'Amadnews afin de « perturber la sécurité nationale », et des activités présumées d’espionnage pour le compte des autorités de renseignement françaises et israéliennes.

« L'exécution de Rouhollah Zam montre à quel point l'Iran utilise la peine de mort, une sentence cruelle et inhumaine, comme outil de répression », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse sur l'Iran à Human Rights Watch.

Le 8 décembre, Gholamhossein Esmaili, le porte-parole de l’Autorité judiciaire, a annoncé que la Cour suprême iranienne avait confirmé la condamnation à mort de Rouhollah Zam. Son père, Mohammad Ali Zam, un ancien fonctionnaire du gouvernement, avait indiqué sur son compte Instagram en juillet que les autorités avaient empêché le défenseur public de son fils de le rencontrer en privé. Il avait alors ajouté que les autorités avaient également empêché son fils de communiquer avec sa femme et sa fille, qui vivent en France, ou avec ses parents en Iran, depuis son arrestation.

À deux reprises, les 10 juillet et 10 décembre, l’agence de radiodiffusion de la République islamique (IRIB) a diffusé à la télévision les « aveux » de Rouhollah Zam. Toutefois, des organisations de défense des droits humains ont documenté plusieurs cas dans lesquels des dissidents, des activistes et des journalistes ont été présentés dans des vidéos pseudo-documentaires censées prouver leur « culpabilité », bien que manifestement leurs « aveux » n’étaient pas exprimés de manière volontaire.

Le 14 octobre 2019, l’Organisation des renseignements du Corps des gardiens de la révolution iranien a publié une déclaration confirmant l’arrestation de Rouhollah Zam, qui vivait en exil à Paris. La déclaration ne précisait pas où Zam avait été arrêté, mais des sources ayant connaissance de cette affaire ont déclaré à Human Rights Watch qu'il avait probablement été arrêté en Irak, avant d’être transféré de force en Iran.

Human Rights Watch s'oppose à la peine de mort en toutes circonstances, en tant que châtiment intrinsèquement cruel et irréversible. L'Iran est l’un des pays avec le plus grand nombre de condamnations à mort, dans le monde.

Au cours des trois dernières années, les autorités iraniennes ont sévèrement réprimé des manifestations antigouvernementales, avec une force excessive et parfois létale. Elles n'ont mené aucune enquête transparente sur ces graves abus commis par les forces de sécurité.

En vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l'Iran est un État partie, toute personne a droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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20Minutes/AFP     France24

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