(New York, le 22 décembre 2020) - La répression accrue exercée par le gouvernement chinois, y compris au Xinjiang et à Hong Kong, menace sa capacité à accueillir convenablement les Jeux olympiques d'hiver de 2022, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui dans une lettre adressée au président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach. Les Jeux olympiques d'hiver de Pékin sont censés débuter le le 4 février 2022.
Human Rights Watch a décrit dans son courrier plusieurs source de préoccupation, notamment les atteintes à la liberté des médias et d'Internet, l'incarcération de plus d'un million de musulmans turciques dans des camps d'« éducation politique » au Xinjiang, le manque de transparence dans les chaînes d'approvisionnement d’entreprises, et les restrictions sévères à la liberté d'expression à Hong Kong. Le CIO devrait examiner les risques liés aux droits humains, dans le cadre des préparatifs des Jeux olympiques de Pékin de 2022, et expliquer sa stratégie à cet égard d'ici février 2021, un an avant les Jeux.
« L'intensification de la répression exercée par le gouvernement chinois porte atteinte aux droits fondamentaux qui sont essentiels pour accueillir les Jeux olympiques », a déclaré Minky Worden, directrice des Initiatives mondiales à Human Rights Watch. « En février, un an avant l’ouverture des Jeux, le CIO devrait expliquer comment la protection des droits humains sera assurée. »
Au début du mois de décembre 2020, le CIO a mis en ligne son rapport d'experts « Recommandations pour une stratégie du CIO en matière de droits humains », une feuille de route importante pour intégrer des critères relatifs aux droits humains dans ses opérations. Les recommandations de Human Rights Watch au CIO dans le cadre des Jeux olympiques de Pékin de 2022 sont conformes d’une part aux Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, et d’autre part à la stratégie du CIO relative aux droits humains.
Human Rights Watch a largement documenté les graves violations commises en Chine, où la situation des droits humains s'est considérablement détériorée depuis les J.O. de Pékin de 2008.
« Le CIO avait gardé le silence lors de la répression gouvernementale liée aux Jeux olympiques d’été de 2008 », a déclaré Sophie Richardson, directrice pour la Chine à Human Rights Watch. « L’adoption de nouvelles normes exige des actions et décisions significatives, sinon cela reviendrait à ignorer les souffrances causées par les violations massives des droits infligées par Pékin. »
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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#Chine : HRW a adressé au #CIO une lettre cosignée par @SophieHRW et @MinkysHighjinks, soulignant les risques liés aux #droitshumains dans le cadre des #Jeux #olympiques d'hiver de #Pékin de 2022, et recommandant des mesures face à ces risques. https://t.co/dROL5qhDpB
— HRW en français (@hrw_fr) December 23, 2020
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Quatre ans de #prison pour la "journaliste-citoyenne" #chinoise Zhang Zhan, qui avait couvert l'épidémie de Covid-19 à #Wuhan. Un verdict dénoncé sur Twitter par @KenRoth @hrw. https://t.co/1zn0exj3O4 via @Challenges #Reuters
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