Un nouveau déni de justice a eu lieu en Inde en vertu de la loi draconienne sur les pouvoirs spéciaux des forces armées (Armed Forces Special Powers Act, AFSPA) datant de l'époque coloniale.
Le 4 décembre 2021, des soldats de l'unité de l'armée des forces spéciales 21 Para ont tué six mineurs de charbon dans le district de Mon, dans l’État de Nagaland. Ces décès ont conduit à de violents affrontements entre les villageois locaux et les troupes, lors desquels sept autres civils et un soldat ont été tués. Le lendemain, des soldats ont tué une autre personne après que des villageois protestataires ont attaqué leur camp.
L'armée a exprimé ses regrets après les manifestations publiques, expliquant que les soldats pensaient que les mineurs étaient des membres d’un groupe armé. Après avoir critiqué ce qui semblait être un exemple de l’approche « tirez d'abord, posez des questions plus tard », le gouvernement a promis une enquête.
Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à veiller à ce que les responsables soient dûment poursuivis.
En juin 2022, la police a déposé des accusations contre 30 soldats, dont un major, après une investigation menée par une équipe d'enquête spéciale.
Mais cette semaine, le gouvernement indien a refusé l'autorisation de poursuivre les poursuites. Cela fait suite à un schéma prévisible d'impunité en vertu de la loi AFSPA. Cette loi, qui concerne les unités de l'armée déployées pour contrer les groupes d'insurgés, donne aux soldats de larges pouvoirs pour utiliser la force sans discernement, et leur offre une immunité effective contre les poursuites.
Depuis longtemps, la loi AFSPA protège les forces armées indiennes contre l’obligation de rendre des comptes pour de graves atteintes aux droits humains, et représente un déni de justice pour les familles lésées. Cette loi devrait être abrogée immédiatement, pour sauver des vies.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
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