Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a publié son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés. Il s'agit de la liste habituelle « de la honte », dans laquelle les armées des États et les groupes armés non étatiques sont épinglés pour les graves violations qu'ils commettent à l'encontre des enfants.
Mais tous les agresseurs ne figurent pas sur la liste comme ils le devraient.
Au niveau mondial en 2022, le rapport des Nations Unies a recensé plus de 24 000 cas dans lesquels des forces ou des groupes armés ont tué ou blessé des enfants, les ont soumis à des violences sexuelles, les ont enlevés ou recrutés comme soldats, ou ont attaqué des écoles et des hôpitaux.
C'est à juste titre que la Russie a été ajoutée cette année à cette « liste de la honte » pour sa brutalité à l'égard des enfants en Ukraine.
Depuis l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie en février 2022, les forces de Moscou ont tué et mutilé des centaines d'enfants ukrainiens lors d'attaques contre des immeubles et d'autres infrastructures civiles. Selon les Nations Unies, les forces russes ont été responsables de 480 attaques contre des écoles et des hôpitaux en 2022. Cela représente plus de 25 % du total mondial.
Et n’oublions pas que le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, sont tous deux recherchés par la Cour pénale internationale pour des crimes contre les enfants, en particulier pour les enlèvements massifs d'enfants ukrainiens par la Russie.
Mais si la Russie figure sur la « liste de la honte » des Nations Unies pour les graves abus commis à l'encontre des enfants, il y a au moins une curieuse omission sur cette liste : Israël.
Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies aborde la situation en Israël/Palestine, documentant 3 133 violations graves à l'encontre de 1 139 enfants palestiniens et 8 enfants israéliens en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, dans la bande de Gaza et en Israël. En effet, le rapport décrit en détails ces violations.
Pourtant, le rapport du Secrétaire général des Nations Unies n'ajoute pas Israël à la « liste de la honte » de l'ONU, comme il l'a fait pour la Russie.
Certains disent que la raison en est le lobbying acharné du gouvernement israélien, mais il est certain que le Kremlin a défendu le point de vue de la Russie avec autant de vigueur avant la publication du rapport.
Quoi qu'il en soit, cette omission ne rend pas service aux enfants victimes en Israël/Palestine, et la question demeure : pourquoi le Secrétaire général des Nations Unies n'accorde-t-il pas autant d'importance à la vie des enfants palestiniens qu'à celle des enfants ukrainiens ?
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