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Hun Manet, fils du Premier ministre cambodgien Hun Sen, prononce un discours avant de diriger une procession marquant la fin de la campagne électorale du Parti du peuple cambodgien, à Phnom Penh, Cambodge, le vendredi 21 juillet 2023. © AP Photo/Heng Sinith

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

La seule bonne chose que l'on puisse dire des régimes autoritaires, c'est qu'ils ne cachent pas leur nature. Même lorsqu'ils essaient de se parer des atours de la démocratie, ils sont presque toujours si mauvais qu'ils ne trompent personne.

Le dernier exemple en date nous vient du Cambodge, où l'on assiste cette semaine à un grand classique des régimes autoritaires : le transfert du pouvoir de père en fils.

Après presque quatre décennies au pouvoir, le Premier ministre Hun Sen passe le flambeau à son fils aîné, Hun Manet. C’était à la fois évident et peu surprenant : cette transition était prévue depuis des années.

L'annonce est survenue quelques jours après que le Parti du peuple cambodgien, au pouvoir, a remporté tous les sièges parlementaires lors d'un show national qu'il a qualifié d'« élections ». Ce terme doit être mis entre guillemets, car il ne s'agissait pas vraiment d'un scrutin. Aucune concurrence sérieuse n'a été autorisée. Hun Sen combattait seul sur le ring.

Dans la période précédant cette « élection », Hun Sen a utilisé tous les outils répressifs à sa disposition pour débarrasser le Cambodge de toute opposition politique. Le gouvernement a harcelé et même arrêté les membres et les partisans du seul potentiel concurrent sérieux, le Candlelight Party.

Nous avons déjà assisté à tout cela. Lors des « élections » de 2018, les tribunaux politisés du Cambodge ont tout simplement dissous à l'avance le principal parti d'opposition.

Les élections non compétitives et la transmission du pouvoir de père en fils – un des plus classiques procédés autoritaires - seraient presque un cliché comique, risible, même si la réalité du pays n'était pas aussi tragique.

Les Cambodgiens sont soumis à des lois draconiennes et les autorités recourent à des arrestations arbitraires, à un harcèlement judiciaire dirigé par le gouvernement et à la violence pour faire taire les opposants. Des procès de masse à motivation politique ont été organisés contre des membres de l'opposition et des défenseurs des droits humains. Le Cambodge compte encore plus de 50 prisonniers politiques.

Son autoritarisme est aussi brutal qu'évident.

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