Le gouvernement israélien aggrave délibérément les souffrances des civils à Gaza en refusant d’y rétablir l'approvisionnement en eau et en électricité, et en bloquant la livraison de carburant vers ce territoire. Empêcher volontairement l’approvisionnement en biens de secours constitue un crime de guerre, tout comme punir collectivement des civils pour les actions de groupes armés.
Le 7 octobre, des combattants du Hamas sont entrés dans le sud d’Israël et ont commis le pire massacre de civils de l’histoire israélienne, abattant des familles, brûlant des personnes dans leurs maisons et prenant plus de 200 otages. Ces atrocités constituaient des crimes de guerre.
Toutefois, le fait que des combattants palestiniens aient commis des crimes de guerre innommables contre des civils israéliens ne justifie pas que les autorités israéliennes commettent des crimes de guerre contre des civils palestiniens.
Les infrastructures de Gaza dépendent du flux d’électricité et d’eau potable en provenance d’Israël, et de l’entrée de camions de ravitaillement via les points de passage israéliens ; mais Israël a bloqué ces approvisionnements suite aux attaques du 7 octobre. En bloquant la livraison de biens nécessaires à la survie des 2,2 millions d’habitants de Gaza, dont près de la moitié sont des enfants, Israël punit tous les civils de Gaza pour les attaques du Hamas.
En tant que puissance occupante à Gaza, Israël a l’obligation en vertu de la IVème Convention de Genève de garantir aux civils l’accès aux biens de première nécessité ; par ailleurs, en tant que partie au conflit armé, Israël doit faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Lors de précédentes hostilités, Israël avait maintenu l’approvisionnement en électricité et en eau de Gaza et avait permis aux camions d’entrer dans ce territoire. Mais pas cette fois-ci. « Nous n’autoriserons pas l’acheminement d’aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments depuis notre territoire vers la bande de Gaza », a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, la semaine dernière.
Au 23 octobre, l’armée israélienne avait autorisé 34 camions de ravitaillement, supervisés par les agences de l’ONU, à entrer à Gaza depuis l’Égypte via le passage frontalier de Rafah ; mais ce chiffre est nettement inférieur au passage quotidien de 100 camions que les agences humanitaires considèrent comme le minimum nécessaire. Les autorités israéliennes ont également refusé d'autoriser la livraison de carburant, affirmant que le Hamas détournerait son usage à ses propres fins. Pourtant, ce carburant serait requis de toute urgence pour le fonctionnement des générateurs des hôpitaux, le pompage de l’eau et des eaux usées et l’acheminement de l’aide humanitaire. Le droit de la guerre autorise une partie belligérante à prendre des mesures pour garantir que les expéditions ne contiennent pas d’armes, mais interdit d’entraver délibérément l’acheminement d’aide humanitaire.
Les racines de la violence en Israël-Palestine sont nombreuses et profondes ; les atrocités du 7 octobre ont déclenché une nouvelle vague de violences tragiques pour les civils en Israël et en Palestine. Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire, et s’abstenir de mener des attaques illégales contre des civils. Le Hamas et les autres groupes armés palestiniens devraient immédiatement libérer tous les otages civils. Israël devrait rétablir le flux d’électricité et d’eau, autoriser l’entrée de carburant à Gaza (sous surveillance) depuis l’Égypte via Rafah et ouvrir ses propres points de passage vers Gaza pour permettre l’acheminement d’aide humanitaire.
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