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Bernard Smith Jr., 78 ans (au centre) faisait la queue avec d'autres citoyens américains à Norfolk, en Virginie, pour voter lors de l’élection présidentielle tenue le 8 novembre 2016. Smith avait été précédemment privé du droit de vote en raison d’une condamnation antérieure pour un crime ; ce droit a été rétabli dans son cas, mais ce type de mesure clémente est relativement rare aux États-Unis. © 2016 Bill Tiernan/The Virginian-Pilot via AP

Si vous avez fait l'objet d'une condamnation pénale, devriez-vous perdre votre droit de vote ?

Le débat public sur cette question a pris de l'ampleur aux États-Unis ces dernières semaines, pour des raisons évidentes. Mais, malgré la tendance des médias à se concentrer sur des personnalités individuelles, tout ce battage a également mis en lumière un problème fondamental.

Les États-Unis sont en décalage avec le reste du monde lorsqu'ils refusent le droit de vote à un grand nombre de citoyens sur la base de condamnations pénales - ce que l'on appelle la "felony disenfranchisement".

Un nouveau rapport examine les lois de 136 pays à travers le monde et constate que la plupart d'entre eux n'utilisent jamais, ou rarement, des condamnations pour priver une personne de son droit de vote. Et même parmi les pays qui le font, les États-Unis sont l'un des plus restrictifs, privant une plus grande proportion de personnes de leur droit de vote.

Les États-Unis interdisent actuellement à plus de 4,4 millions de citoyens de voter en raison d'une condamnation pour crime. Cela équivaut à la population entière des États américains du Kentucky ou de l'Oregon. 

Bien entendu, certains groupes sont plus touchés que d'autres. Les minorités raciales et ethniques, en particulier les Noirs américains, « continuent d'être, de manière disproportionnée, arrêtés, incarcérés et soumis à des peines plus sévères, y compris l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle... ». Par conséquent, ils sont également privés du droit de vote de manière disproportionnée.

Un Noir américain sur 19 en âge de voter est privé de son droit de vote. C'est trois fois et demie plus que les Américains non noirs. 

Une fois de plus, le poison omniprésent de la suprématie blanche dans l'histoire des États-Unis est à l'origine de ce manquement aux droits fondamentaux.

Les lois américaines imposant la privation des droits civiques des criminels remontent à la fin de la guerre de Sécession. Après que les hommes noirs autrefois réduits en esclavage ont obtenu le droit de vote grâce au 14e amendement de la Constitution américaine, les législateurs des États ont commencé à étendre la liste des infractions définies comme des crimes pour cibler les Noirs. Parallèlement, les États ont commencé à révoquer le droit de vote pour toute condamnation pour crime. 

Le gouvernement fédéral a officiellement interdit certaines de ces politiques, connues sous le nom de "lois Jim Crow", dans la loi sur le droit de vote de 1965, mais des lois de privation du droit de vote pour crime subsistent dans 48 États américains.

L'engouement médiatique actuel est peut-être dû à un seul homme, mais il ne s'agit pas d'un problème concernant un seul individu. Il s'agit de 4,4 millions de personnes empêchées d'exercer un droit fondamental. 

Sur ce point, les États-Unis sont en décalage avec la plupart des autres pays du monde, ce qui est étrange pour un pays qui aime à se considérer comme une démocratie de premier plan.

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