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Des camions et des voitures de réfugiés syriens se préparent à quitter le Liban pour retourner en Syrie, le 14 mai 2024. © 2024 Marwan Naamani/picture alliance via Getty Images

Des responsables publics tchèques seraient en train de préparer une mission d'enquête en Syrie. Leur objectif est de créer une "zone de sécurité" en Syrie, afin que les pays de l'Union européenne puissent y expulser les réfugiés syriens.

Permettez-moi de leur faire économiser le coût de leurs vols et l'impact de leur empreinte carbone en leur donnant les faits que Human Rights Watch et toutes les autres organisations sérieuses de défense des droits humains ont déjà constatés : il n'y a pas de zone de sécurité en Syrie où les réfugiés pourraient retourner.

La tentative d'imaginer ou d'établir de telles "zones de sécurité" en Syrie ne date pas d'hier. C'est la politique du "faisons semblant", imaginée encore et encore, dès les premières années de la guerre civile en Syrie.

Les pays confrontés à la perspective d'accueillir des réfugiés syriens ont voulu croire qu' il existait des régions de Syrie où ils pouvaient renvoyer les réfugiés, même si c'est manifestement faux. La Turquie a tenté de créer une "zone de sécurité" en Syrie. C'est l'un des endroits les plus dangereux de Syrie.

Les gouvernements ne tiennent pas compte non plus de l'historique des "zones de sécurité" dans les conflits en général. Les résultats obtenus en matière de protection des civils y sont désastreux. Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Malgré tout, les gouvernements continuent de défendre cette idée. La mission d'enquête des Tchèques pourrait également impliquer Chypre, un autre État membre de l'Union européenne favorable à l'idée d'une "zone de sécurité" en Syrie.

Non pas que le gouvernement chypriote ne se préoccupe plus de la sécurité des réfugiés syriens, de toute évidence. Il repousse déjà les bateaux de réfugiés vers le Liban, où les forces de sécurité ont pris l'habitude d'expulser les Syriens vers la Syrie.

La mission d'enquête se penche sur deux zones - Damas et Tartous - toutes deux sous le contrôle du gouvernement syrien.

Ceux qui n'ont pas besoin d'une mission d'enquête se souviendront qu'il s'agit du même gouvernement syrien du président Bachar el-Assad qui a causé plus d'un demi-million de morts et déplacé de force 12 millions de personnes depuis le début de la guerre en 2011. C'est ce même gouvernement qui continue d'être responsable de tortures généralisées et systématiques.

Les gouvernements de l'UE soutiennent-ils l'idée de "zones de sécurité" en Syrie - pourtant déjà testées mais qui n'ont pas été concluantes - parce qu'ils sont insensés, volontairement ignorants ou arrogants ? Une combinaison de tout ça ? Ou bien les fonctionnaires se sentent-ils sous la pression de ces hommes et femmes politiques xénophobes qui ont promis au public que punir les réfugiés rendrait leur vie meilleure d'une manière ou d'une autre et qui doivent maintenant leur infliger une sorte de punition ?

Quoi qu'il en soit, ils vivent dans un autre univers.

Je sais que les faits peuvent être profondément impopulaires dans certains segments de la politique européenne ces jours-ci, mais je vais quand même vous dire les faits : il n'y a aucun endroit en Syrie qui soit sûr pour le retour des réfugiés.

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