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Des traces de phosphore blanc provenant de tirs d’artillerie étaient visibles dans le ciel au-dessus de Gaza, le 11 octobre 2023. © 2023 Mohammed Adeb/AFP via Getty Images

Le gouvernement britannique a annoncé qu'il suspendait certaines ventes d'armes à Israël. À la suite d'un examen des licences d'exportation, le ministre des affaires étrangères, David Lammy, a déclaré qu'il existait un « risque évident » que ces armes soient utilisées pour commettre « une grave violation du droit  international humanitaire ».

Si la décision d'hier est bien sûr bienvenue, elle ne va pas assez loin.

En vertu des règles britanniques en matière d'exportation d'armes, aucune licence ne peut être accordée s'il existe un risque manifeste que les équipements soient utilisés pour commettre ou faciliter une violation grave du droit international humanitaire, c'est-à-dire des lois de la guerre.

La conduite des hostilités par l'armée israélienne à Gaza montre clairement que les armes britanniques pourraient être utilisées pour commettre de graves abus par l'armée israélienne. Ces abus comprennent non seulement des attaques illégales contre des civils et des infrastructures civiles, mais aussi le fait qu'Israël affame Gaza par le biais d'un blocus illégal de nourriture en quantité suffisante et d'aide humanitaire essentielle.

En bref, la vente d'armes à Israël pourrait rendre le Royaume-Uni complice de crimes de guerre.

Des organisations de défense des droits humains, dont HRW, ont intenté une action en justice pour tenter d'empêcher le Royaume-Uni de vendre des armes à Israël.

Depuis 2015, le Royaume-Uni a accordé des licences pour des centaines de millions de livres sterling d'exportations militaires vers Israël, y compris des composants pour des avions de combat, des missiles, des chars, de la technologie, des armes légères et des munitions. Le Royaume-Uni fournit environ 15 % des composants du bombardier furtif F-35 actuellement utilisé à Gaza.

Ce qui nous amène à un problème sérieux avec l'annonce d'hier: la suspension partielle des ventes d'armes britanniques à Israël n' incluait pas les composants du F-35, un « cheval de bataille de la campagne de bombardement brutale d'Israël. »

Une telle omission - comme le dit ma collègue experte Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni - « montre soit une mauvaise compréhension de la loi, soit un mépris délibéré. Le secrétaire d'État ne devrait pas accorder d'exemptions. »

La lutte se poursuit donc pour que le gouvernement britannique cesse de fournir des armes à Israël pour sa campagne militaire atroce à Gaza.

Et, bien sûr, les préoccupations concernant les atrocités commises à Gaza et dans les environs s'étendent bien au-delà du Royaume-Uni et d'Israël. Les otages détenus illégalement pendant près de 11 mois par le Hamas et abattus la semaine dernière nous viennent immédiatement à l'esprit, tant en raison de l'horreur de l'acte lui-même que de l'indignation publique qu'il a suscitée en Israël.

Tous les belligérants - y compris Israël, le Hamas et le Jihad islamique - devraient cesser de prendre les civils pour cible, et tous les pays fournisseurs d'armes - y compris le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis et l'Iran - devraient cesser de le faire.

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