Il y a trois ans, le 17 septembre 2021, les talibans ont décrété l’interdiction pour les filles afghanes d’accéder à l’enseignement secondaire ; cette décision fut prise peu après leur retour au pouvoir en août 2021. Alors que la question de l’enseignement secondaire des filles afghanes a suscité de nombreuses discussions à l’échelle mondiale, les gouvernements et les institutions internationales n’ont pas encore pris de mesures significatives pour annuler l’interdiction imposé par les talibans.
Les talibans s’attaquent systématiquement aux droits des femmes en privant les filles d’une éducation complète, causant ainsi un préjudice durable au système éducatif afghan, et à sa propre population. Interdire l’école aux filles au-delà de la sixième année scolaire est une attaque misogyne qui institutionnalise l’inégalité des genres dans le système éducatif afghan. L’interdiction a un impact négatif sur tous les domaines de la vie afghane et a de graves conséquences sociétales, développementales et économiques pour l’avenir du pays. Ces dommages s’aggravent chaque jour où l’interdiction reste en vigueur.
L’interdiction de l’éducation des filles par les talibans nuira à l’avenir de l’Afghanistan, qui souffrira d’un grave manque de médecins, d’infirmières, d’enseignantes et de femmes diplômées de divers horizons. Cette situation va affaiblir encore plus le rôle des femmes dans la société afghane et conduire à une société inégalitaire, ségréguée et appauvrie, sans contribution significative des femmes.
L’école secondaire constitue normalement une période importante de croissance et d’apprentissage pour les enfants. L’interdiction discriminatoire décrétée par les talibans prive au moins 1,4 million de filles de leur droit à l’éducation. Cela a des conséquences psychologiques et émotionnelles sur les filles afghanes, et anéantit leurs espoirs.
Les talibans gaspillent le temps précieux des filles pendant les années les plus cruciales de leur développement personnel et scolaire, de leur apprentissage et de leur croissance, tout comme ils ont gaspillé cinq années de temps d’apprentissage des filles lorsqu’ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001, sans jamais avoir été tenus responsables. La plupart des filles ayant manqué l’école durant cette première période ne s’en sont jamais complètement remises, et celles qui manquent l’école aujourd’hui subiront également des conséquences à vie, de manière intergénérationnelle.
Les talibans devraient immédiatement mettre fin à leur interdiction draconienne de l’enseignement secondaire pour les filles, et offrir plutôt une éducation sûre et de qualité à toutes les filles. La communauté internationale devrait faire pression sur les talibans pour qu’ils lèvent immédiatement cette interdiction et honorent leurs promesses passées de rouvrir les écoles pour les filles. Les pays donateurs devraient soutenir les communautés qui cherchent à défendre le droit des filles à l’éducation, et entretemps, financer des initiatives d’éducation en ligne et clandestine dirigées par des femmes.
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