(Beyrouth, le 22 janvier 2025) – Les autorités égyptiennes ont renouvelé leur harcèlement judiciaire à l’encontre d’Hossam Bahgat, un éminent défenseur des droits humains et directeur exécutif de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (Egyptian Initiative for Personal Rights, EIPR), l’une des rares organisations de défense des droits humains encore en activité en dans ce pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Le 19 janvier, le Parquet suprême de la Sûreté de l’État, qui a engagé des poursuites de manière abusive dans le passé, a convoqué Hossam Bahgat pour un interrogatoire. Le Parquet l’a accusé d’« implication dans un groupe terroriste et [de] financement » de celui-ci, ainsi que de « diffusion de fausses nouvelles », puis l’a libéré sous caution, selon l’EIPR. Cette convocation a fait suite à la publication d’un rapport de l’EIPR sur les conditions de détention désastreuses dans une prison située dans le gouvernorat d’Al-Sharqiya.
En 2024, les autorités ont autorisé Hossam Bahgat à se rendre à l’étranger pour la première fois depuis 2016 ; cette année-là, Hossam Baghat et des dizaines d’autres éminents défenseurs des droits humains ont été poursuivis et soumis à des interdictions de voyager arbitraires dans la tristement célèbre affaire 173, connue sous le nom d’affaire du « financement étranger ». Précédemment, en 2015 et 2021, les autorités ont poursuivi Bahgat dans deux affaires portant atteinte à son droit à la liberté d’expression. L’ex-directeur exécutif de l’EIPR, Gasser Abdel-Razek, ainsi que Karim Ennarah et Mohamed Basheer, deux autres membres du personnel de l’EIPR que les services de sécurité égyptiens ont détenus en 2020 pendant deux semaines, sont toujours visés par des poursuites et par une interdiction de voyager.
« Les accusations de terrorisme portées contre l’éminent défenseur des droits humains Hossam Bahgat constituent une grave escalade de la répression par les autorités égyptiennes du travail indépendant mené au sujet des droits humains en Égypte », a déclaré Amr Magdi, chercheur senior sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Ces accusations, lié au travail important et légitime de son organisation, EIPR, devraient être immédiatement abandonnées. Le président Abdel Fattah al-Sissi devrait mettre fin à la campagne incessante menée par ses agences contre les organisations non gouvernementales, dont le travail courageux est indispensable au peuple égyptien. »
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