(Goma, le 1er mars 2010) - Cinquante organisations congolaises de défense des droits humains et de la société civile, ainsi que Human Rights Watch, ont déposé aujourd'hui une plainte formelle contre le lieutenant-colonel Innocent Zimurinda, un officier supérieur de l'armée basé dans la province du Nord Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
La plainte formelle de quatre pages décrit une litanie de violations graves - y compris des massacres de civils, des exécutions sommaires, des viols et des recrutements d'enfants - commises par des troupes sous le commandement de Zimurinda de 2007 à nos jours. Les groupes ont demandé la suspension immédiate de Zimurinda et son renvoi du Nord Kivu en attendant le résultat des enquêtes judiciaires.
La plainte a été adressée au général Amuli Bahigwa, l'officier en chef des opérations de l'armée congolaise dans l'est du Congo. Les groupes congolais ont déclaré que les exactions se poursuivaient sous le commandement de Zimurinda, y compris avec sa participation directe.
« Nous avons pris cette mesure inhabituelle de déposer conjointement une plainte officielle contre le lieutenant-colonel Zimurinda parce que nous ne pouvons plus tolérer les exactions qu'il continue de commettre contre les civils », a déclaré Joseph Dunia de Promotion de la démocratie et Protection des droits humains (PDH). « Nous craignons que ces attaques contre les civils continuent à moins qu'une action d'urgence ne soit prise par les autorités pour le suspendre et enquêter sur lui. »
En octobre 2009, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires a cité désigné Zimurinda comme étant l'officier responsable du massacre de réfugiés rwandais hutus par l'armée congolaise à Shalio Hill et ses environs, dans le Nord Kivu en avril 2009.
En 2009, Zimurinda a participé à des opérations de l'armée congolaise soutenues par l'ONU dans l'est du Congo, sous le nom de Kimia II. Si aucune action n'est entreprise pour le suspendre de ses fonctions, il est susceptible de jouer un rôle dans de nouvelles opérations de l'armée congolaise soutenues par l'ONU, sous le nom d'Amani Leo, annoncées en janvier 2010.