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Mexique : L'accès insuffisant aux soins d’avortement porte atteinte aux droits des femmes

Le gouvernement de l’État de Mexico devrait dépénaliser complètement l’avortement

Une femme passait devant une affiche avec les mots « Ma liberté ne se négocie pas » à Toluca, au Mexique, lors d’une manifestation en faveur de la dépénalisation de l’avortement, tenue le 28 septembre 2021, à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement. © 2021 Editorial Image, Shutterstock
  • Les autorités et les prestataires de soins de santé de l'État de Mexico, l'État le plus peuplé du pays, ne garantissent pas l'accès aux soins d'avortement, même dans les cas où ils seraient légaux.
  • Les obstacles à l'avortement légal rendent plus difficile l'accès aux services auxquels les personnes ont droit, en particulier les femmes démunies, les adolescentes et les personnes handicapées.
  • L'État de Mexico devrait dépénaliser totalement l'avortement. Les établissements de santé devraient redoubler d'efforts pour fournir un accès aux services d'avortement, sans discrimination.

(Mexico, 13 août 2024) – Les autorités et les prestataires de soins de santé de l’État de Mexico, l’État le plus peuplé du Mexique, ne garantissent pas l’accès aux soins liés à l’avortement, même dans les cas où cette procédure serait autorisée par la loi de l’État, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Malgré les progrès réalisés à l’échelle nationale dans la reconnaissance de l’accès à l’avortement en tant que droit constitutionnel et humain, l’État de Mexico continue de criminaliser cette procédure ; celle-ci n’est autorisée à titre exceptionnel que dans certains cas comme le viol, certaines situations de « négligence », un risque pour la vie de la femme enceinte, ou lorsque le fœtus présente « de graves altérations congénitales ou génétiques ».

Le rapport de 44 pages, intitulé « Navigating Obstacles: Abortion Access in the State of Mexico »  (« Surmonter les obstacles : L’accès à l’avortement dans l’État de Mexico »), explique que la loi de l’État de Mexico sur l’avortement ne garantit pas l’accès à ce service essentiel, même pour les cas légalement éligibles. Parmi les obstacles à l’accès aux soins figurent le refus ou le retard des prestataires de soins, la rétention d’informations nécessaires, la remise en question de la véracité des déclarations des survivantes de violences sexuelles, la soumission des femmes à des mauvais traitements et l’imposition d’exigences arbitraires en matière d’accès qui enfreignent la loi et la réglementation en vigueur.

« Des obstacles importants persistent pour les femmes et les filles qui souhaiteraient procéder à un avortement dans l’État de Mexico, même dans le cas d’exceptions autorisées par la loi de cet État », a déclaré Cristina Quijano Carrasco, chercheuse auprès de la division Droits des femmes à Human Rights Watch. « L’État de Mexico devrait dépénaliser totalement l’avortement, ce qui constituerait une étape clé vers l’égalité des sexes. »

L’accès inadéquat à l’avortement dans l’État oblige de nombreuses femmes et filles à se rendre à Mexico, où les services d’avortement sont illimités jusqu’à douze semaines de grossesse ; ceci met en évidence les différences notables entre les États du Mexique, en matière de protection des droits reproductifs. Compte tenu des taux alarmants de violences sexistes dans l’État de Mexico, notamment de féminicides et de violences sexuelles, l’accès restreint à l’avortement y aggrave la discrimination à l’égard des femmes et des filles.

Human Rights Watch a mené des entretiens avec plus de 66 personnes, notamment des professionnels de la santé, des responsables gouvernementaux, des représentant-e-s d’organisations de la société civile et autres expert-e-s. Human Rights Watch a constaté que les préjugés et stéréotypes sexistes présents dans les soins de santé de l’État de Mexico sont à l’origine des obstacles importants à l’accès à l’avortement légal. Des médecins, des infirmières et des psychologues de plusieurs hôpitaux ont déclaré avoir observé des mauvais traitements infligés aux patientes par leur personnel, notamment des interrogations sur les motivations de leur recours à l’avortement et des commentaires stigmatisants tels que « une bonne mère ne fait pas ces choses-là ». Certaines patientes victimes de mauvais traitements repartent sans avoir reçu les soins dont elles ont besoin.

Suite du communiqué en ligne en anglais.

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