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Les arrestations en Tanzanie sont de mauvais augure pour les prochaines élections

Les autorités devraient respecter les droits de l’opposition et libérer les personnes injustement détenues

Des membres et partisans du principal parti d'opposition tanzanien, Chadema, dont le vice-président du parti, Tundu Lissu (au centre), participaient à une manifestation à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 24 janvier 2024. © 2024 AP Photo

Au cours de la semaine dernière , la police tanzanienne a arrêté arbitrairement 375 membres et partisans du Parti pour la démocratie et le progrès (Chama cha Demokrasia na Maendeleo, ou Chadema), le principal parti d’opposition du pays. Parmi les personnes arrêtées figuraient l’ancien candidat à la présidence Tundu Lissu, le président du parti Freeman Mbowe, le chef de l’aile jeunesse du parti John Pambalu, et plusieurs journalistes. Ces arrestations ont eu lieu peu avant la Journée internationale de la jeunesse, le 12 août, que l’aile jeunesse du parti Chadema comptait célébrer dans la ville de Mbeya.

Le 11 août, la police a annoncé l’interdiction de cet événement, qui selon elle risquait de « troubler l’ordre public » ; la police a cité une récente déclaration d’un coordinateur de l’aile jeunesse du parti Chadema qui mentionnait les récentes manifestations de jeunes au Kenya, pays voisin. Les autorités avaient cependant autorisé le parti au pouvoir à organiser sa propre célébration de la Journée internationale de la jeunesse, deux jours plus tôt à Zanzibar.

Le 13 août, la police a déclaré qu’elle avait libéré Tundu Lissu, Freeman Mbowe et d’autres dirigeants du parti Chadema, sans les inculper après les avoir été interrogés. Mais cette répression est un mauvais signe alors que la Tanzanie se prépare à tenir des élections locales plus tard cette année, et des élections générales en 2025.

Lorsque la présidente Samia Suluhu Hassan a pris ses fonctions après la mort de son predecesseur John Magufuli en mars 2021, elle a pris certaines mesures pour améliorer la situation des droits humains en Tanzanie. Les atteintes aux droits fondamentaux s’étaient intensifiées sous Magufuli, notamment lors de la répression violente contre l’opposition à l’approche des élections générales d’octobre 2020.

Toutefois, ces progrès ont été irréguliers. En juillet 2021, la police a arrêté Freeman Mbowe et 11 autres membres du parti Chadema avant une conférence organisée pour discuter de projets de révision de la constitution du pays. Mbowe a été maintenu en détention provisoire pendant sept mois sur la base d’accusations liées au terrorisme, avant d’être finalement libéré. ​​En 2023, les autorités ont arrêté et menacé des dizaines de personnes ayant critiqué un accord gouvernemental concernant la gestion des ports du pays. Le gouvernement n’a toujours pas poursuivi les membres des forces de sécurité ayant tué au moins 14 personnes, blessé 55 autres et battu des partisans de l’opposition à Zanzibar, lors des élections de 2021.

Les droits à la liberté d’association et de réunion pacifique sont garantis par la constitution tanzanienne, ainsi que par divers traités régionaux et internationaux que le pays a ratifiés. Les autorités devraient inverser l’actuelle tendance inquiétante et veiller à ce que les opposants politiques et les autres personnes critiques à l’égard du gouvernement puissent bénéficier de ces droits fondamentaux.

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