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Un nouvel espoir de justice pour un massacre au Burundi

Vingt ans plus tard, les victimes de l'attaque du camp de réfugiés de Gatumba portent plainte

Des personnes en deuil se rassemblent lors d’un service funèbre pour plus de 150 congolais massacrés le week-end précédent à Gatumba, un camp de réfugiés géré par l’ONU au Burundi, le 16 août 2004. © 2004 Aloys Niyoyita/AP Photo

Les rescapés et les proches des victimes de l’attaque du camp de réfugiés de Gatumba au Burundi en 2004 ont porté plainte contre les auteurs présumés dans leurs pays d’origine, le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo. Les plaintes pour génocide et crimes contre l’humanité visent à obtenir justice vingt ans plus tard. L’avocat impliqué dans ces affaires a déclaré que cette information avait également été transmise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Le 13 août 2004, les Forces nationales de libération (FNL) ont pris pour cible principalement les réfugiés banyamulenge – des Tutsi congolais de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la RD Congo – dans le camp de Gatumba, près de la frontière congolaise. Plus de 150 civils ont été tués et 106 autres blessés. Les réfugiés avaient fui les combats au Congo. Les FNL, un mouvement rebelle burundais à majorité hutue, ont tiré et brûlé vifs les réfugiés banyamulenge, tout en épargnant ceux d’autres groupes ethniques et les Burundais résidant également dans le camp.

Les recherches effectuées par Human Rights Watch à l’époque avaient révélé que les forces armées burundaises n’étaient pas intervenues, même si le massacre avait été perpétré à quelques centaines de mètres de camps militaires. Les soldats de la force de maintien de la paix des Nations Unies n’ont pas pu protéger les réfugiés car ils n’ont été informés de l’attaque qu’une fois celle-ci terminée.

Les FNL ont revendiqué la responsabilité peu après le massacre. Des années plus tard, son porte-parole de l’époque, Pasteur Habimana, a nié avoir fait cette déclaration. En 2009, le groupe a déposé les armes pour devenir un parti politique, marquant la fin de la guerre civile.

En 2004, les autorités burundaises ont émis des mandats d’arrêt contre deux dirigeants des FNL, dont Agathon Rwasa, une importante figure dans l’opposition. Cependant, il n’a jamais été arrêté. En septembre 2013, les autorités judiciaires ont annoncé l’ouverture d’un dossier contre Rwasa pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis à Gatumba, mais la procédure a été reportée sine die.

Les nouvelles plaintes visent explicitement Rwasa et Habimana, selon l’avocat travaillant sur ces affaires.

Malgré des années de retard, poursuivre les responsables de cet odieux massacre permettrait aux proches des victimes de clore ce chapitre et démontrerait que justice peut être rendue pour les pires atrocités de la région des Grands Lacs.

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