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La police lance une bombe lacrymogène sur des manifestants qui protestent contre l'annonce des résultats des élections déclarant la réélection de Nicolas Maduro, le lendemain du vote, à Caracas, au Venezuela, le 29 juillet 2024. © 2024 Matias Delacroix/AP Photo

La répression qui a précédé la récente élection présidentielle au Venezuela a été sévère et n'a fait qu'empirer depuis.

En fait, les mesures prises par les autorités à la suite du scrutin du 28 juillet ressemblent fortement à une "to-do" liste des moyens à mettre en œuvre pour voler une élection - ou essayer de le faire.

Tout d'abord, se déclarer vainqueur.

Quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote, le Conseil national électoral du Venezuela a annoncé la victoire du président sortant Nicolás Maduro, avec plus de 51 % des voix. Peu de véritables précisions ont été données, si ce n'est aucune. Le Conseil n'a toujours pas publié les feuilles de décompte des voix, ni effectué les audits et les processus de vérification par les citoyens, comme l'exige la loi.

Deuxièmement, déclencher une répression massive à l'encontre de ceux qui remettent en cause votre victoire déclarée.

Des milliers de personnes sont descendues dans la rue, dans le cadre de manifestations largement pacifiques, pour réclamer un décompte équitable des voix. En réponse, les autorités et les groupes armés pro-gouvernementaux connus sous le nom de "colectivos" ont commis des violations généralisées des droits humains à l'encontre des détracteurs. Il s'agit notamment de harcèlements, de détentions, de poursuites et de meurtres.

La résistance et la répression ont été particulièrement marquées dans les quartiers défavorisés, traditionnels soutiens du mouvement chaviste de Maduro et de son prédécesseur, Hugo Chávez.

Les autorités vénézuéliennes elles-mêmes affirment avoir arrêté plus de 2 400 personnes dans le cadre des manifestations. L'organisation de défense des droits Foro Penal a recensé plus de 1 580 "prisonniers politiques" arrêtés depuis le 29 juillet, dont 114 enfants.

Et la répression se poursuit. Cette semaine encore, un juge a lancé un mandat d'arrêt contre le candidat de l'opposition Edmundo González pour "conspiration", "incitation à la désobéissance" et autres crimes présumés.

Troisièmement, ignorer les préoccupations internationales.

La division de l'assistance électorale des Nations Unies et le Carter Center, qui ont observé les élections, ont déclaré que le processus manquait de transparence et d'intégrité. Ils ont remis en question le résultat déclaré et ont affirmé que les feuilles de décompte au niveau des circonscriptions que l'opposition avait rendues publiques étaient fiables. Le Carter Center a noté que ces chiffres montraient que González avait probablement remporté l'élection avec une marge significative.

Les gouvernements de la Colombie, du Brésil et du Mexique ont tous appelé à des pourparlers avec le gouvernement vénézuélien. Le Conseil permanent de l'Organisation des États américains a approuvé une résolution exhortant les autorités vénézuéliennes à publier les feuilles de décompte au niveau des circonscriptions. Il a également exhorté les autorités à respecter les droits humains.

Le procureur de la Cour pénale internationale, qui enquête sur des crimes contre l'humanité au Venezuela, a déclaré que son bureau suivait activement la situation.

Jusqu'à présent, cependant, il semble que le gouvernement de Maduro rejette les préoccupations internationales avec autant d'obstination qu'il rejette les votes et réprime brutalement les voix des Vénézuélien-nes.

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