Les hommes armés sont arrivés dans le village à moto et ont encerclé l'église catholique vers 9 heures du matin. Ils ont fait irruption à l'intérieur, ont ordonné aux femmes de sortir et ont commencé à tirer sur les hommes et les garçons qui restaient. Les survivants affirment qu'au moins 12 personnes ont été tuées au milieu des cris « Dieu est grand » lancés par les hommes armés.
Ce jour de février, le village d'Essakane, dans la région du Sahel du Burkina Faso, a rejoint la liste grandissante des communautés terrorisées par la montée de la violence islamiste dans le pays.
L'EIGS n'est pas le seul groupe islamiste armé à faire des ravages au Burkina Faso. Il y a aussi le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, lié à Al-Qaida et connu sous l'abréviation arabe JNIM.
Cette année, ils ont intensifié leurs attaques contre les civils, massacrant des villageois, des personnes déplacées et des Chrétiens.
Plus d'un millier de civils ont été tués dans plus de 250 attaques menées par des groupes islamistes depuis janvier, selon l'Observatoire Armed Conflict Location & Event Data.
Les civils ne peuvent pas non plus compter sur les autorités pour les protéger. Depuis le coup d'État de septembre 2022, les régions du Burkina Faso non contrôlées par les islamistes sont dirigées par une junte dont les forces militaires et les groupes d'autodéfense associés commettent également des abus. Un survivant d'une atrocité militaire a résumé la situation en ces termes : « nos propres soldats nous massacrent ».
Leur meilleur espoir réside actuellement dans ceux qui se trouvent à l'extérieur du pays, en particulier l'Union africaine. Celle-ci devrait commencer à s'occuper plus sérieusement de la détérioration de la situation et prendre des mesures pour protéger les civils et les aider à obtenir justice pour les abus dont ils ont été victimes.
Sinon, qu'est-ce qui empêchera la terreur meurtrière et l'illégalité d'échapper encore davantage à tout contrôle ?
